• Sommes-nous soumis à des ordres, à des croyances?

    Sommes-nous soumis à des ordres, à des croyances? 

      

      

      

    La difficulté première est de pouvoir définir un ordre. Le mot est bien sûr polysémique. Dans le cas qui nous intéresse, on pourrait le définir comme une organisation sociale qui a ses règles de fonctionnement. J‘utiliserai ce terme pour cela. On peut même rentrer dans les ordres lorsqu’on devient prêtre, moine ou religieuse. Il n’est ici pas question des trois ordres qui avaient cours avant et pendant la révolution française mais plutôt des ordres comme l’ordre des avocats, des pharmaciens etc et il n’est pas nécessaire qu’il soit nommé de la sorte: l’académie d’agriculture par exemple est pour moi un ordre mais on peut aussi utiliser ce terme pour désigner un système comme l’ordre mafieux. Je ne suis pas adepte de l’anarchie et pense que nous avons besoin d’ordres dans tous les sens du terme. Le problème avec tous ces ordres c’est qu’ils sont souvent dévoyés voire corrompus ayant uniquement un fonctionnement corporatif au pire sectaire. A travers l’histoire, comme dirait Idriss Aberkane toutes les idées géniales ou novatrices ont d’abord été ridiculisées ensuite combattues et souvent acceptées lorsqu’il n’y avait plus d’autre choix. Je prendrai quelques exemples qui me viennent à l’esprit. Il y a par exemple ce bon docteur Ignace Semmelweis qui voulait imposer le lavage des mains après la dissection d’un cadavre, avant d’effectuer un accouchement. Il fut méprisé, ridiculisé par ses pairs et ensuite accusé de maladie mentale avant d’être interné en hôpital psychiatrique. Continuons par le père de la biologie, le célèbre moine Gregor Mendel préférant rater son examen de professeur plutôt que de renier ses idées et dont les lois ne furent acceptés qu’après sa mort. On peut trouver ce genre d’exemples par dizaines, par centaines. A chaque fois que des intérêts financiers sont en jeu, il y a manipulation. Il y a un domaine où les intérêts financiers sont importants, c’est celui de la santé. Prenons le cas du cancer. Des solutions alternatives de guérison existent et chaque fois qu’elles ont été proposées, elles ont été interdites. Citons par exemple deux médecins: l’Allemand Max Gerson dont les thérapies sont interdites dans la plupart des pays ou encore le Français André Gernez qui avait proposé un protocole qu’il avait proposé au ministre de la santé à l’époque, qui lui avait répondu que son protocole allait augmenter l’espérance de vie et que cela coûterait trop cher aux finances publiques. On pourrait parler d’autres domaines comme la finance où tous les marchés sont manipulés. Le problème n’est pas tellement que les gens se trompent mais l’abus de pouvoir et chaque fois qu’il y a pouvoir, il y a abus de pouvoir. Les gens comme vous et moi croient à un ordre imaginaire comme le christianisme, la démocratie ou le capitalisme, et comment les amener à croire à cet ordre imaginaire? Nous sommes éduqués systématiquement, dès notre naissance, et soumis à des principes d’ordre imaginaires qui sont mis à toutes les sauces; intégrés aux contes de fées, aux drames, aux tableaux, aux chants, à la propagande politique, à l'architecture, aux recettes et aux modes. Toutes nos croyances, et tous nos systèmes de pensées comme d'organisation, sont en réalité le fruit de l'imagination collective et d'une histoire que l'on se raconte et à laquelle nous avons décidé de croire. Il en est ainsi des religions, des systèmes politiques ou économiques. Tout n'est qu'une fiction en laquelle nous croyons parce que l'être humain est sensible, génétiquement parlant, aux histoires. Quand j’étais enfant, la plupart des gens allaient à la messe le dimanche matin de manière mécanique et croyaient à des histoires comme la résurrection. Peu importe les croyances du moment qu’elles n’imposent pas un ordre social. Peu me chaut que ma voisine croit que la terre est plate ou qu’elle croit en l’immaculée conception. Aujourd’hui par exemple, la plupart des gens font confiance à leur médecin de ville qui pourtant ne comprend rien ou pas grand-chose à la santé n’ayant appris que la maladie et à n’être qu’un petit soldat du lobby pharmaceutique. La plupart des gens croient que le lait est bon pour la santé parce que le lobby agricole et le lobby alimentaire leur ont raconté cette histoire. Tout se transmet par des histoires. J'ai passé ma vie à tenter désespérément de rentrer dans les cases conventionnelles que souhaite imposer la société. Lorsque j’ai pensé par moi-même et suis sorti de l’ordre établi, j’ai dû en payer un certain prix. Pourquoi est-ce que je considère cette idée de "fiction" comme aussi importante? Parce que pour qu'une société humaine fonctionne en relative harmonie il faut que les individus qui la composent croient, partagent et adhèrent à la même fiction, à la même histoire partagée. Ces histoires que l'on se raconte et qui nous conditionnent changent à travers les époques et les lieux, elles sont loin, très loin d'être identiques. L'importance portée aux enfants était très différente il y a à peine deux siècles quand la mortalité infantile atteignait des sommets. Les risques de mort étaient tels que l'investissement affectif était très différent de ce qu'il est aujourd'hui. C'est une réalité, glaçante peut-être, mais une réalité. Les droits de l'homme ou de la démocratie sont des fictions même si vous y croyez très fort. Vous avez été conditionnés à y croire et vous avez été conditionnés à être raisonnables, à faire vos études, à ne pas être "hors sujet" mais bien dans les clous, à ne pas dépasser des cadres, à chercher un travail, à garder votre travail, à être soumis à votre patron, à respecter les lois, à vous imposer une discipline souhaitée par la société, à penser comme tout le monde etcetc... je pourrais multiplier les exemples à l'infini. Vouloir être "raisonnable" c'est accepter sa propre soumission à l'ensemble de ces fictions qui n'ont aucune réalité autre que l'ensemble de croyances. Politiquement cela a aussi une signification majeure. Un système de croyance en la fiction ne dure que tant que l'immense majorité adhère à la fiction. Or que se passe-t-il si vous prenez l'exemple du communisme et de l'effondrement de l'ex-URSS? A un moment donné plus personne ne croyait suffisamment fort à la fiction collective et tout s'est évaporé à une vitesse incroyable. Appliquez cela à la France et force est de constater que la fiction sur laquelle repose notre pays prend l'eau de toute part. Plus personne ne croit au "vivre-ensemble" ou encore à la richesse de la "diversité" ou du "multiculturalisme" et l'on voit poindre logiquement les tensions et donc à l'arrivée, la fin de la croyance à la fiction commune. 

    Jean-Paul.


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