• La nouvelle situation géopolitique au Moyen/Proche-Orient après la signature de l'Accord d'Abraham

    Accords d'Abraham

    Les accords d'Abraham sont deux traités de paix entre Israel et les Emirats arabes unis d'une part et entre Israël et Bahrein d'autre part. Le premier, entre Israël et les Émirats arabes unis est annoncé le 13 août 2020 par le président des Etats-Unis Donald Trump. Ils sont signés le 15 septembre 2020 à la Maison Blanche à Washington, accompagnés d'une déclaration tripartite signée aussi par le président américain en tant que témoin

    Ces accords témoignent d'une évolution stratégique des Etats du Golfe accentuant, dans le contexte géopolitique global du Moyen Orient, la césure entre les États sunnites et l’Iran chiite et traduisant la faiblesse des Palestiniens pour obtenir que se concrétise la solution à deux Etats — un État israélien et un État palestinien comprenant une partie de la la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est — pourtant soutenue par la plus grande partie de la communauté internationale.

    Contexte chronologique.

    Le 13 août 2020, le président américain, Donald Trump, annonce qu'Israël et les Émirats arabes unis normaliseront pleinement leurs relations diplomatiques et commenceront une coopération dans un large éventail de domaines, notamment le tourisme, l'éducation, la santé, le commerce et la sécurité. Le ministre d'État des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Anwar Gargash confirme l'accord des Émirats arabes unis pour normaliser leurs relations avec Israël, affirmant que son pays voulait faire face aux menaces qui pèsent sur la solution à deux États, en particulier l'annexion des territoires palestiniens, et exhorter les Palestiniens et les Israéliens à revenir à la table des négociations. Il indique aussi qu'il ne pensait pas qu'il y aurait une ambassade à Jérusalem avant qu'il y ait un accord final entre les Palestiniens et les Israéliens. De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou déclare que l'annexion des territoires palestiniens est simplement en pause.

    Le 31 août, un « premier vol commercial El Al direct » entre Tel Aviv et Abou Dhabi permet à une délégation officielle américano-israélienne dirigée par Jared Kushner et dont fait partie le conseiller israélien à la sécurité nationale Meir Ben Shabbat, de rejoindre les Emirats arabes unis pour continuer les négociations. Leur objectif est de chercher des moyens de renforcer la coopération dans plusieurs domaines (aviation, tourisme, commerce, santé, énergie, sécurité). Jamal al-Musharakh, directeur du département de planification des politiques du ministère des Affaires étrangères émirati déclare que son gouvernement avait reçu « l’assurance » qu’Israël ne progresserait pas dans son plan d’annexion de larges zones de la Cisjordanie.

    Le 11 septembre, le président américain Donald Trump annonce l'instauration de relations diplomatiques entre Israël et Bahrein.

    Cérémonie de signature du traité entre les EAU et Israël.

    Le 15 septembre est organisée à Washington la cérémonie formelle de signature à laquelle se joint Bahreïn. Lors de cette cérémonie, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis remercie Netanyahou d’avoir « arrêté » les plans d’annexion de la Cisjordanie dans le cadre de l’accord alors que le Premier ministre israélien déclare par ailleurs que l’annexion est simplement « reportée » et qu’Israël n’y a « pas renoncé ».

    Les accords ont été rédigés par Jared Kushner, gendre de Donald Trump et organisateur de la cérémonie. Dans le contexte de la tenue de l’élection présidentielle américaine dans moins de deux mois, la Maison Blanche publie le 15 septembre une déclaration qui affirme que ces accords sont le résultat des efforts diplomatiques du président Trump la normalisation des relations d'Israël avec ses voisins va se poursuivre.

    Par ces accords, les Émirats arabes unis et Bahreïn sont les troisième et quatrième pays arabes, après l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994 à normaliser leurs relations avec Israël et les premiers pays du golfe à le faire. D'un enjeu géopolitique important, cet accord acte notamment la suspension des plans d’annexion de territoires occupés en  Cisjordanie Judée-Samarie. L’accord fut possible grâce à d'intenses mais néanmoins discrètes tractations diplomatiques entre plusieurs États.

    Parallèlement à ces accords, les États-Unis se sont engagés à vendre des avions de chasse furtifs F 35 aux Émirats arabes unis, malgré l'opposition israélienne. Cela montre que ces accords sont aussi l'aboutissement d'une coalition anti-iranienne.

     


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