• La fête

     

    La fête

    LA FETE

     

    Bientôt la Saint-Nicolas, Noël, l’épiphanie.. C’est le moment de se demander ce qu’est une fête.

     

    Souvenir (rappel de nos morts à la Toussaint,  glorification de certains moments historiques, ..)célébration des moments forts des discours religieux,  conjuration du mauvais sort. Noël  cache l’ancienne fête du solstice d’hiver,  lors de laquelle nos ancêtres  essayaient d’oublier leur terreur culturelle concernant le redémarrage de l’année.( La nuit la plus longue pourrait être simplement la dernière. )

    Peut-on fêter quelque chose seul ? difficilement : les personnes qui vivent seules disent souvent ne pas aimer les fêtes. Ce qu’elles n’aiment pas, c’est surtout le sentiment exacerbé de solitude qu’elles éprouvent alors. Car la fête, c’est un sentiment . Quelle terrible nostalgie nous prend au souvenir de fêtes passées ! Pour reprendre l’exemple de la fête de Noël, le solstice d’hiver, c’est un sentiment qui a créé le besoin de fêter ce moment de l’année : la peur, l’angoisse que la nuit la plus longue de l’année ne soit aussi la dernière de l’humanité, et de la nature, si le soleil ne reprend pas sa course vers l’été. La peur des ténèbres éternelles. Stonehenge était le lieu de la grande fête du solstice d’été, avec des chemins processionnels, et un lieu dédié aux morts : bien des tombes collectives ou individuelles ont été retrouvées à proximité.  Les tribus venaient de loin converger là pour partager ces festivités sacrées, partager des festins et des danses.

    Enfin, remarquons que la fête, connectée au groupe social exerce une si grande attraction sur l’individu que les musulmans et israélites vivant dans nos pays prennent l’habitude de fêter Noël avec sapin, cadeaux et grand repas. Nous-mêmes, quand nous vivons en pays musulman, fêtons l’Aïd el Kébir. En effet, la fête rassemble les gens pour leur faire prendre conscience qu’ils ont quelque chose en commun. Les fêtes peuvent même s’exporter : c’est le cas de Halloween, fête américaine qui envahit l’Europe.

     

     

    Caractéristiques de la fête :

    La fête est un besoin inhérent à la psychologie humaine. On ne connaît pas de société qui n’ait pas de fêtes , sauf les témoins de Jéhova qui interdisent les fêtes, sous des prétextes de morale religieuse.

    Et en effet, beaucoup de fêtes  se connectent aux religions.  Actuellement, en Europe, la plupart  tombent en désuétude  (ex : 11 novembre devenu une simple journée de congé ; 2 novembre, fête des morts qu’on ne fête plus, le passage au cimetière s’est fait la veille, à la Toussaint.) parce qu’en fait, il y en avait trop, on a pris l’habitude de célébrer des fêtes familiales, personnelles (anniversaire, réussite de la personne etc...) qui valorisent l’individu. Cela équivaut aux libations que faisaient les Romains pour s’attirer la faveur des dieux. En fêtant une réussite personnelle (examens etc..) nous nous assurons que les dieux ne nous la feront pas payer,  et recevront notre dépense comme un sacrifice . (les fêtes sont en fait des sacrifices déguisés, et dans le lointain passé, elles s’accompagnaient de morts animales ou humaines, l’Aïd s’appelle bien  « fête du mouton » et commémore un sacrifice humain qui n’a pas eu lieu) Aujourd’hui, la surconsommation remplace le sacrifice : Orgie de nourritures recherchées, réunion de participants, les fêtes représentent  un moment d’abondance, de qualité, de consommation excessive et exceptionnelle.Il s’agit aussi de consommer les stocks avant l’arrivée des nouvelles récoltes.

     

    Pour ces raisons, les sociologues ont analysé la notion de fête scientifiquement : dans son institut de polémologie, Gaston Bouthoul , l’auteur du livre le phénomène-guerre , démontre que la guerre est une superfête au cours de laquelle on consomme tous les biens des sociétés humaines, ce qui est matériel comme aussi la vie humaine. Après cette débauche  de consommation (=destruction), le monde va mieux, le progrès reprend, la natalité augmente, et la société connaît un répit qui dure jusqu’à la prochaine crise.

    Exactement comme nous accueillons l’hiver , rassurés par la fête de Noël.

     


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