• Je n'ai pas la prétention de le résoudre car il est insoluble :après avoir lu le livre d'Edgar Morin "L'Homme et la Mort,celuide Louis Bourdeau " Le Problème de la Mort" et celui d'André Laugel "N'ayez pas peur...Vivez", j'ai choisi de traiter de la mort physique et non métaphysique. Définition académique retenue par l'OMS:"La mort est un concept qualifiant l'état d'un orgaiisme biologique ayant cessé de vivre.Cet état se caractérise par la rupture définitive dans la cohérence des processus vitaux nécessaires au maintien homéostatique de I'organisme considéré,ce quidistingue la mort d'une altération temporaire." Le code de la santé publique Art.R 1231-1 définit ainsi la mort "Si la personne hurnaine présente un arrêt cardiaque et respiratoire persistant,le constat de la mort ne peut être établi que si les trois critères suivants sont simultanément présents : l.Absence totale de conscience et d'activité motrice spontanée 2.Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral. 3.Absence totale de ventilation spontanée. Le mort passe ensuite par différents stades : 1.La mort physiologique dite mort cadavérique,chute de la température corporelle-rigidité-le cadavre se vide. 2.la mort biologique:les cellules "explosent",les tissus sont détruits, la liquéfaction débute ,puis viennent la putréfaction et le dégagement de gaz nauséabond. 3.La mort fonctionnelle:signe I'arrêt de toutes les fonctions, simplement la barbe;les poils ,les ongles continuent à pousser pendant un certain temps . En d'autres termes Ie corps devient une charogne titre éponyme d'un poème saisissant de Charles Baudelaire . En définitive et malgré les apparence,la mort n'est pas un phénomène instantané.ll existe cependant des exceptions,on parle alors de corps incorruptibles ou de cadavres parfumés. Quand l'homme a-t-il pris conscience de sa finitude ? Probablement dès le paléolithique quand I'homo sapiens s'est différencié de l'espèce ,autrement dit quand il prend conscience de son individualité. Dans les sociétés archaïques le cycle de la vie humaine s'inscrit dans les cycles naturels de la rnort-renaissance.Dans les groupes archaiques il n'est pas rare que le mort renaisse dans "le nouveau né autochtone",la renaissance de la mort est universelle chez ces peuples.Dès cette époque I'on trouve des morts accompagnés de leurs armes et de leurs nourritures dans leurs tombes

    La mort chez les penseurs antiques. Les philosophes {epuis Ia hautes antiquité jusqu'à nos jours se sont affrontés dans des joutes conceptuelles sans fin.l-e mystère qui entoure "cet objet sans objet "reste entier. l-'ignorance est TOÏALE. Pour Socrate la vérité première consiste à dire"Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien".La Philosophie, disait Persée, devient un" exercice spirituel de la mort.Montaigne au 16ème siècle écrivait "Philosopher c'est apprendre à mourir"et Platon de préciser:"La mort c'est la séparation de l'âme et du corps".ll fait dire à Socrate"Si tu veux avoir une mort sympathique ou tu converses avec les divinités et tu es débarrassé de toutes Ies contingences de I'existence corporelle,alors philosophe toute ton existence.Si au contraire tu veux avoir une mort pesante où tu as de la peine à t'élever et que tu fais un vol en rase-motte tel un feu follet au dessus des tombes,alors livre toi à la débauche".Platon dans son a Apologie rapporte les propos de Socrate sur le point de boire la cigüe :"Craindre la mort ce n'est autre chose que se croire sage sans l'être,car c'est croire ce que l'on connaît point.En effet personne ne connaît ce qu'est la mort et si elle n'est pas le plus grand de tous les biens de I'homme". Epicure dans sa Lettre à Ménécée luiconseille le Tétrapharmacos "Ne craignez pas dieu ,le bonheur est facile à obtenir,la souffrance facile à supporter,il n'y a rien à craindre de la mort. Je fais l'impasse sur les très nombreux philosophes qui ont glosé sur la mort (Pascal,Heidegger,Kant,Feuerbach etc..) mais en définitive ne sachant toujours pas si la mort est un bien ou un mal,un rien ou un tout, nous devons nous attacher qu'au bien de la vie, qui lui est certain . CONCLUSIOtI: il est bon de se redire à soi-même le Momento Mori des Chartreux mais en y attachant le sens de Momento Vivere car "La chose du monde à laquelle un homme libre pense le moins c'est la mort,et sa sagesse n'est pas une méditation de la mort mais de la vie".Spinosa .(Ethique.) Roland Wiltberger.


    votre commentaire
  •  Si j'ai proposé le thème « la psychanalyse permet elle de vivre mieux ? » c'est suite à la lecture du livre « la vie augmentée ( comment la psychanalyse change une vie ) » de Sabine Callegari (psychanalyste qui exerce à Paris ! En fait sur le coup j'avais pas pensé à l'ampleur de la tâche d'autant que je prépare aussi la campagne des municipales à Saverne ! Et aussi j'avais pas en tête qu'au début la psychanalyse a été « inventée » par Freud pour soigner des maladies nerveuses et des névroses aidé en cela par des expériences et études de Breuer , Charcot, et Janet ! Freud a écrit « C'est ainsi que je fus amené à reconnaître d'une manière très générale, dans les névroses, des troubles de la fonction sexuelle » et « la doctrine du refoulement devint la clé de voûte de la compréhension des névroses » et aussi « je fis droit au nouvel état des choses en nommant le procédé d'investigation et de guérison non plus catharsis ,mais psychanalyse ! Il me semble que c'est à ce moment que la psychanalyse était née !! (lire page 52,56 et 60du livre « Sigmund Freud présenté par lui-même ») et page 125 et 126 !! Pour compléter le sujet il faudrait également faire référence à Carl Gustave Jung qui était d'accord avec Freud sur la plupart des thèses mais s'en est écarté pour des raisons personnelles ! Jung a écrit des ouvrages sur la psychologie des profondeurs et la psychologie analytique ! Il faut citer Lacan qui a repris l'ensemble des concepts freudiens et sera l'un de ces grands interprètes ! JE cite également Frédéric Lenoir dans le livre « le miracle spinoza » page 190 ! et pour finir je cite sabine callegari page 261 de son livre ainsi que la page à l'arrière de son livre !! Pour finir une touche personnelle : j'en ai jamais fait de vraie psychanalyse mais je pense que Freud dans son approche a été sincère et honnête et a été d'une aide primordiale pour la compréhension du psychisme humain mais lorsqu'il a publié ses études des millions d'individus ont préféré suivre un fou que de l'écouter lui !!! Imaginons Adolff se coucher sur le divan de Freud et lui expliquer qu'il est malheureux du fait d'être un peintre raté et lui parler de sa haine du juif !! ben cela aurait peut-être pu éviter des millions de morts ! Et si Trump Macron Poutine et tous les pseudos ou vrais dictateurs se couchaient sur le divan d’un psychanalyste ça changerait peut-être le cours de l'histoire !!?? la psychanalyse n'est peut-être pas la panacée ! Elle a été critiquée dès le début puis récemment par Onfray et l'auteur du « livre noir de la psychanalyse » et on peut la remplacer par la méditation la pratique de l'hindouisme ( dont Freud c'est inspiré ) le bouddhisme ou autre philosophie.


    votre commentaire
  • Image result for la colere

    La colère

    Qu'est ce que la colère ?

    Passion? Péché ? Vice ? Emotion? Sentiment ? Puissance vitale ?

    Pour Aristote, la colère, au même titre que le désir, est une passion (comme le sont aussi la pitié, la terreur, la haine, l'envie, l'émulation et la dispute). 

    Tout comme le moine Evagre le Pontique (4e s) qui considère qu'elle appartient à la partie « irrascible » de l'âme qui est composée de trois parties : partie concupiscible (désirs de possession), partie irrascible (privations, frustrations) et l'intellect. De ces trois parties découlent toutes les pensées et passions.

    Thomas D'aquin inclut la colère dans les péchés capitaux et précise : «  Comme les vertus sont au nombre de sept, on distingue aussi sept vices capitaux qui sont : l’orgueil, l’avarice, la luxure, l’envie, la gourmandise, la colère et la paresse » Il précise que certains d'entre eux ne sont pas à proprement parler des péchés, mais des vices, c'est-à-dire des tendances à commettre certains péchés.

    Ainsi, la colère (ira en latin) : produit des excès en paroles ou en actes : insultes,violences, meurtre.

    ( Les sept vertus catholiques comprennent trois vertus théologales (d'origine divine), :la foi, l'espérance, la charité et quatre vertus cardinales (d'origine humaine), déjà reconnues par les philosophes, : La justice, la prudence, la tempérence, la force d'âme (le courage).)

     

    En médecine chinoise, la colère est un des 5 « sentiments » relatifs aux organes. Elle est  en rapport avec l'organe Foie. Une personne colérique sera soignée en agissant en premier lieu sur l'organe Foie et sur son viscère, la Bile.

    Le mot colère vient du  latin cholera et du grec khôlé dont le sens propre est « maladie bilieuse »

    En psychologie, la colère est « une émotion de base ».Une émotion est une réaction physiologique, ne durant que 3 à 4 minutes maximum, permettant au corps de répondre de façon adaptée à un stimulus de l’environnement : le corps se met en tension, se mobilise énergétiquement pour agir ou fuir. L’émotion a une fonction bio-régulatrice, dès lors que la décharge de l’émotion permet au corps de revenir à son équilibre de base. (On dénombre  sept émotions de base : la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise, le dégoût et la honte.) 

    On différencie émotion et sentiment : les émotions sont une pure réaction physiologique, les sentiments, eux, sont une construction mentale. Il s'agit d'un état affectif d'ordre psychologique, même si un sentiment peut être le prolongement d'une émotion  (par exemple : l'angoisse par rapport à la peur, la déception par rapport à la tristesse…

    En politique, Marie-Claire Caloz-Tschopp, professeur à Institut d'études politiques et internationales de Lausanne, affirme que la colère est une puissance vitale qui permet de s'indigner et de se défendre en interpellant l'adversaire, entraînant une certaine forme de courage,d' innovation politique et  de civilité .

     

    Les manifestations de la colère :

    La colère provoque des modifications physiologiques et mentales  préparant le corps au mouvement et à la réaction.

    Elle se traduit par une augmentation de l'activité cardio-respiratoire, une accélération du rythme cardiaque et un afflux de sang, notamment dans la partie supérieure du corps, ce qui peut colorer la peau. La respiration devient ample et rapide, ce qui cause notamment la hausse involontaire du volume sonore lors de l'expression de la parole. La colère provoque aussi une contraction involontaire du corps dans son ensemble et en particulier des mains, qui tendent alors à se fermer en poing, ainsi que du visage dont les sourcils se froncent, et les mâchoires se serrent, donnant une expression dure au visage. Les narines se dilatent pour s'adapter à un flux d'air plus important. Le sujet ressent un échauffement de la peau et le besoin d'agir.

     La colère, cependant, est le plus souvent de courte durée : ses signes s'effacent lorsque l'attention se centre sur un objet neutre et ses effets s'estompent. 

    Selon Gonzague Masquelier, psychothérapeute didacticien et directeur de l’école parisienne de Gestalt, l'état de colère peut se développer selon quatre modes différents.

                        La « colère étouffée » : non déclarée, elle se manifeste chez une personne se définissant comme incapable de se mettre en colère.

                        La « colère rentrée » ou rétro-réfléchie : non exprimée, la personne enferme sa colère en elle.

                        La « colère réfléchie » : liée à une réflexion personnelle, elle est déviée par la personne sur un autre objet que celui qui est lié à sa colère.

                        La « colère hypertrophiée (fureur) » : exprimée dans l'excès et disproportionnée par rapport à sa raison, elle peut entraîner la personne à commettre des actes violents.  

    Au niveau de la médecine psychiatrique, la rage est l'état mental le plus extrême du spectre de la colère.

     

    Qu'est ce qui génère la colère ?

     

     L'injustice, l'impuissance, le danger, la menace, le mépris, la frustration, l'ignorance, l'intelligence confuse.... le dégré est propre à chaque individu.

     

    « Admettons que la colère soit le désir douloureux de se venger publiquement d'un mépris publiquement manifesté à notre endroit ou à l'égard des nôtres, ce mépris n'étant pas justifié. » Aristote

    Les conséquences de la colère 

                        Elle a pour fonction de  réparer et préserver l' intégrité de l'individu.

    Sénèque, le stoïcien, considère la colère comme une folie temporaire, nuisible et dangereuse. Elle ne pousse pas uniquement à la justice et n'est pas une émotion raisonnable et raisonnée. Parce qu'elle obscurcit le jugement et remplace la considération raisonnée, elle peut également mener à la peur ou à la cupidité et détourner l'homme de son but. « Il y a de l'assurance dans le sentiment de la colère, du fait de l'impression de subir une injustice ».

    Spinoza rejoint le stoïcien Cicéron qui définissait la colère comme « désir (libido) de punir celui qui semble nous avoir causé un dommage injustement »  La colère serait alors la conséquence immédiate de la haine, elle-même causée par différents sentiments négatifs comme la sensation d'être menacé, une offense, une humiliation, etc. Et en tant que désir de faire subir un mal à ce qui nous en a fait subir auparavant, elle est à son tour cause de violence, de conflit, puis de haine et de colère en retour.

    Cassien : « Il faut prendre soin des passions, et ainsi nous surmonterons facilement les pensées. » et «  « Il n'y a pas de colère juste, sauf celle qui est dirigée contre les démons; les autres (colères) sont contre nature; car "pour ceux qui font preuve de toute douceur envers tous les hommes" (Tite 3, 2) se mettre en colère est contre nature. »

    Tradition boudhiste :  La colère est classée dans la catégorie des poisons mentaux ou émotions perturbatrices qui ne sont pas liés à des vues déformées ou croyances . La colère a pour origine l'ignorance et l'intelligence confuse se fixant sur l’existence indépendante des phénomènes.

    Comment gérer la colère ?

    Cassien : « Il faut prendre soin des passions, et ainsi nous surmonterons facilement les pensées. » et «  « Il n'y a pas de colère juste, sauf celle qui est dirigée contre les démons; les autres (colères) sont contre nature; car "pour ceux qui font preuve de toute douceur envers tous les hommes", se mettre en colère est contre nature. »

    Spinoza :

    Ce qui fait tomber la colère est l'acte de repentance, d'humiliation, ou le fait d'agir avec considération. On devient calme après avoir épuisé sa colère contre un autre. Ou lorsqu'une personne qui nous a fait du tort se trouve condamnée.

    Il oppose à la colère l' animositas (ardeur, fermeté, courage)« un désir qui porte chacun de nous à faire effort pour conserver son être en vertu des seuls commandements de la raison »  Avec la générosité, il fait de l'animositas  une des deux vertus fondamentales ou forces de l'âme .

    Tradition boudhiste :

    Pour affaiblir la colère, la méditation sur l'amour-tendresse en constitue un antidote contrecarrant. La colère a pour origine l'ignorance et l'intelligence confuse se fixant sur l’existence indépendante des phénomènes. Ainsi, pour éliminer la colère, la sagesse de la réalisation de l'absence d’ego en est l'antidote.

    Une saine gestion de la colère va de pair avec l'attitude qui consiste à porter la responsabilité de sa vie. Lorsqu' on considère les autres (ou la vie elle-même) comme responsables d'assurer notre bien-être, on est naturellement porté à les accuser de nos frustrations.


    « Ne sais-tu pas Prométhée, que les paroles sont guérisseuses du mal de la colère ? » Eschyle  4e av.Jc 

     

     

    Josiane Muller

    janvier 2020

     


    votre commentaire
  •  

     Image result for la science

     

     

    « Plusieurs font de la science comme d'autres vont à la chasse, pour supporter la noble fatigue de -vivre. » Charles Lagrange 1857-1932

     

    Membre de l'Académie royaledes sciences de Belgique.

    Professeur de mathématiques à l'l'Ecole militaire (Polytechnique en France).

    Directeur de l'Observatoire royal d'Uccle Bruxelle

     

      Cette remarque suggère que la science rationnelle ne suffit pas pour satisfaire d'un individu sur les plans psychologique, philosophique, sociologique, idéologique, religieux, métaphysique, spirituel.

    « Noble fatigue »avance l'idée qu'un effort est à faire pour accéder à une aisance existentielle si l'on veut toucher au bonheur à la suite de ce que dit Zarathoustra dans les Gathas :

    « Menez une vie heureuse et joyeuse »

     

    - Utile de connaître la leçon du sorcier toltèque de Castaneda :

    La récompense de l'apprenti sera le vrai pouvoir c'est à dire la perception merveilleuse du monde sans interprétation, sans système dogmatique, confessionnel d'une croyance ou d'une autre.

     

    - Constat de Krishnamurti fort profitable :

    « Lorsqu'on a observé toutes les religions du monde et/ou leur futilité organisée soit culte, lithurgie, fêtes et terreurs...

     

    - Pour prendre de la distance, Jan Assmann, Egyptologue allemand  dans « Violence et monothéisme » se défait des « révelations sémitiques : Bible, Coran, Nouveau testament.

     

    - On parvient à la pensée égyptienne : Corpus Herméticum  où un seul soleil envoie son énergie et lumière pour épanouir la VIE.

    La Tradition Hermétique établit : « Nous, au contraire, n'employons pas des mots mais la grande voix des choses » et invite au respect des végétaux, animaux, hommes à ce moment là.

     

    -Krishnamurti : « Nous sommes tous UN »

     

     

     

    Philippe Kah

    20 décembre 2019

     


    votre commentaire
  • Sommes-nous victimes du jugement des autres ?

     

    A peine sorti du ventre de votre mère, on vous mesure, on vous pèse, on vous toise, on vous contemple. Ce premier jugement est plutôt bienveillant et affectueux. Il n’en sera pas de même tout au long de votre vie. Chacun a bien sûr en souvenir les notes et les remarques des enseignants à l’école. Si la sélection scolaire n’est guère condamnable en soi, elle est parfois traumatisante. Vous retrouverez les mêmes rites tout au long de votre vie professionnelle. Chaque année, vous aurez droit à un entretien individuel avec une notation à la clé. Il n'y a guère que les dernières années de la vie où le jugement est moins présent. Nul besoin de présenter un CV pour faire valoir ses droits à la retraite et encore moins lors de l'entrée au cimetière. Le jugement est permanent et il arrive même que certains le sollicitent. Imaginez : vous recevez des amis à dîner et à la fin du repas, chacun vous attribue une note sur la qualité de votre accueil, sur la décoration de votre table, sur les mets que vous aurez servis. Ou bien vos copines, qui vont juger vos choix vestimentaires, votre coiffure, votre mise en beauté…Des hôtes que vous accueillerez et qui ne vont pas manquer de critiquer votre maison, son confort, sa décoration. Et pourquoi pas carrément votre mariage, l’émotion suscitée par la cérémonie, le choix du lieu de réception, l’ambiance que vous aurez su y insuffler, jusqu’à la pièce montée. Vous aurez deviné que je parle ici d’émissions de télévision. Nul n'est obligé de participer à ce type d'émission et de subir ce type de jugement mais nul n'échappe au jugement des autres. Pour autant sommes-nous forcément victimes de tous ces jugements ? Il y a en effet pire que le jugement et c'est l'indifférence. Vous n'existez plus et vous ne méritez même pas un jugement. L'absence de jugement est souvent synonyme de lâcheté et d'indifférence. La plupart se taisent plutôt que de dire à une femme enceinte qu'il n'est pas bon pour l'enfant qu'elle porte de fumer ou dire à un malotru dans le train qu'on ne met pas les pieds sur la banquette, pour ne citer que deux exemples. Par ailleurs, la plupart du temps, le jugement ne modifie pas le comportement. Vous aurez beau dire à quelqu'un que son comportement lui est préjudiciable ou préjudiciable à la société, cela ne changera rien. Il existe aussi la bienveillance que l'on rencontre plus rarement dans la vie, tel ce professeur d'allemand qui donnait pratiquement les mêmes notes à ceux qui étaient incapables de faire une phrase en allemand et à ceux qui étaient presque bilingues.

    Le premier jugement est esthétique, sauf bien sûr pour les aveugles qui je suppose, choisissent leur conjoint sur d'autres critères. Ce jugement s'il est favorable est souvent exprimé et tu s'il est défavorable. Cela est tant mieux, car à quoi sert-il de dire à quelqu'un qu'il est disgracieux. Cela fait partie de la civilité la plus élémentaire de ne pas exprimer ce genre de jugements. Néanmoins que vous le reconnaissiez ou non, vous portez ce premier jugement sur les autres. Cette attitude n'est pas très chrétienne, Pour les Chrétiens et pour les adeptes d'autres religions, seul Dieu a le droit de juger et c'est d'ailleurs ce qu'ont exprimé entre autres certains nazis lors de leur procès. Pour les Chrétiens non seulement seul Dieu a le droit de juger mais en plus porter des appréciations esthétiques sur les autres est inapproprié. Cette attitude est bien sûre hypocrite et ne change rien à la réalité. Pour les croyants, qu'ils soient d'ailleurs, chrétiens, juifs ou musulmans, viendra le jour du jugement dernier. Nul ne connaît d'ailleurs les critères de jugement de Dieu. On peut tout au plus supposer qu'ils sont moraux. Il y a fort à parier que c'est le jugement qui a fait dire à Jean-Paul Sartre que l'enfer c'est les autres. N'oublions pas le rapport entre le pouvoir et le jugement. Le président et le premier ministre se jugent mais seul le premier a le droit de congédier le second. Le jugement de nos supérieurs nous est souvent plus important que celui de nos égaux. Le jugement est parfois caricatural et de mauvaise foi comme en politique.  Il n'empêche qu'une société sans jugements ne peut pas fonctionner : imaginez la circulation sans gendarmes et sans code de la route.  Il faut bien sûr éviter les excès pour ne pas connaître les conséquences  de ces excès tel ces suicides d'adolescents fragiles subissant les moqueries et les jugements de leurs semblables.  Parmi tous ces jugements, pourquoi ne pas mentionner le jugement érotique, le seul peut-être qui soit objectif et sincère car comme le chantait Brassens en son temps, la bandaison, ça ne se commande pas.

    Il est d’habitude dans les cafés-philo de dire qu’il est préconisé de ne pas faire de jugements de valeur. Le jugement de valeur est un jugement à controverse mais ne venons-nous pas aussi au café-philo pour la controverse ? Il ne me reste plus qu'à attendre non pas  tellement le jugement sur mon texte, ce qui est d'intérêt mineur, mais votre propre jugement sur le jugement.

     


    votre commentaire