• Le problème du mal chez Leibnitz

     

    La plupart  des gens ne connaissent pas Leibnitz , un philosophe du  dix-septième   siècle (mort en 1710 env) Il ne fait l’objet d’aucun article sur Wikipedia. C’était un savant mathématicien et un penseur.

    Il est pourtant célèbre à travers Voltaire qui se moque de lui dans son conte philosophique Candide (Pangloss : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles). 

    Dans sa THEODICEE, il s’est principalement occupé du problème du mal.

    Comme il était croyant, il présupposait que Dieu existe, et que le mal se manifeste  dans le monde par son autorisation Mais même si nous ne croyons pas en Dieu, nous pouvons suivre le raisonnement et la démonstration de Leibnitz, et en tirer un enseignement utile.

     

    Comment (1)définir le mal ? guerres, maladies , injustices appliquées aux innocents.)

     

    Leibnitz pense que le mal est (2)RELATIF : l’homme est sensible à la seule souffrance et ne remarque jamais quand tout va bien, or les moments où tout va bien sont plus nombreux que ceux où tout va mal , donc le PROBLEME est une construction du mental , lequel ne travaille pas sur le bonheur . Le mental ne gère même pas le mal, il le conceptualise seulement, la gestion du mal provient plutôt du corps réagissant à un danger immédiat, par exemple.

    Pour que le mental travaille sur le bonheur, il faut que la personne ait réellement connu le malheur assez longtemps et durement pour devenir capable de se réjouir même d’un rien, ce qui la rend apte à comprendre le bien. Elle devient alors sensible au Bien .(qui passe inaperçu la plupart du temps)

    Le mal est aussi relatif parce qu’il est une étape vers le Bien (comme on l’a vu) Nos échecs nous permettent de comprendre l’origine de nos souffrances et de les éviter. Nietzsche , quand il dit : « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts », fait le même constat. Le mal a donc une double face : face subjective (= la souffrance) et face objective (l’apprentissage). Pour Leibnitz, la fonction du mal est de nous permettre de progresser (= on prend conscience de l’erreur et on ne la reproduit pas)

    L’erreur , c’est quand on se trompe de bonne foi ; la faute, c’est quand on reproduit l’erreur en toute conscience, on se met alors dans le camp du mal.(bandits etc..)

    (3)Pourquoi le mal existe-t-il encore ? ( bien qu’il y ait eu largement le temps au cours de l’Histoire pour que les hommes aient pris conscience du Bien directement ou par l’éducation) Parce que tous n’ont pas encore tiré les leçons du mal et le perpétuent sous forme de faute. (quand on est normal, on est conscient du mal pour soi et on essaye de le fuir pour ne pas en endosser les conséquences, quand on fait le mal autour de soi , on s’attend à en subir un retour par la loi de la cause et de l’effet (Spinoza).

     

    On ne peut donc vaincre le Mal en le combattant, c’est-à-dire en fixant son attention sur lui, mais en fixant son attention sur le Bien , en le faisant entrer définitivement dans le champ de sa conscience.

    Or, la conscience du Bien est une disposition naturelle chez l’homme. Suivons donc notre pente naturelle, fuyons le mal que nous haïssons naturellement, et nous aurons la meilleure des vies possibles.


    votre commentaire
  • Ce sujet est d'actualité en cette période pré-totalitaire, où sous de fallacieux prétextes sanitaires, le pouvoir cherche, entre autres funestes manipulations, à imposer la distanciation dite sociale, en réalité physique. Face à cette tentative de façonnage du mental qui entre dans le processus de "décivilisation" en cours, il convient de riposter, par exemple en redécouvrant ce qui fait le charme des relations humaines tout autant que de la culture qui donne un écrin à celles-ci. 

    La volonté de séduction naît de la sympathie que nous éprouvons pour une personne. Comment naît la sympathie? Nul ne le sait. Mais à partir du moment où naît ce sentiment, il nous entraîne à avoir une relation particulière (en ce sens qu'elle n'est plus simplement fondée sur des règles de civilité) avec qui nous pensons avoir des "affinités électives". Nous cherchons à séduire: le mot est dérivé du latin seducere, signifiant littéralement « tirer à l'écart ". Cet individu, objet de l'attention qu'on lui porte, est donc en quelque sorte, tirée à l'écart, elle sort de l'anonymat pour devenir une personne, une "belle personne" dit-on même. On a envie de la complimenter, de lui décerner des éloges et de lui tresser des lauriers, voire de la flatter. Dans ce cas, on franchit un palier, puisque l'on cherche obtenir une faveur (voir sujet de la semaine dernière). Que fait-on alors? On cherche à donner une image avantageuse de soi, on veut susciter auprès de cette personne une émotion positive, afin d'être admiré, envié, convoité, bref désiré. Car vouloir séduire, c'est chercher à être désiré. On est pourtant rarement dans la passion, quoique celle-ci peut en découler, mais on reste plutôt dans le jeu, celui de l'amour et du hasard dans le style de Marivaux, d'où l'expression bien française de marivaudage.

    Dans les religions monothéistes, le terme de séduction a une connotation négative. Séduire, c'était entraîner vers le péché. Le serpent, incarnant Satan, a séduit Eve et l'a incité à pécher. Le Séducteur est un terme pour désigner le Malin, et celui-ci n'a de cesse d'entraîner ses victimes vers la voie menant à la séparation, à la ségrégation, au conflit. En ce sens, les élites politiques actuelles sont véritablement "satanistes".

    Lorsque, de la séduction naît l'amour, on est naturellement porté à rendre permanent ce désir de séduction, à lui assurer une assise qui échappe au temps. Il devient le ciment qui permet au couple de vivre dans la durée. Ceci a été merveilleusement décrit par Flaubert, dans "Mme Bovary".

    Bien que dans le cas présent, Mme Bovary, séduite par un amant alors qu'elle est mariée, rêve de celui-ci. Et son époux pense qu'elle est épanouie grâce à lui...

     

    "Jamais Mme Bovary ne fut aussi belle qu'à cette époque, elle avait cette indéfinissable beauté qui résulte de la joie, de l'enthousiasme, du succès, et qui n'est que l'harmonie du tempérament avec les circonstances. Ses convoitises, ses chagrins, l'expérience du plaisir et ses illusions toujours jeunes, comme font aux fleurs le fumier, la pluie, les vents et le soleil, l'avaient par gradations développée, et elle s'épanouissait enfin dans la plénitude de sa nature. Ses paupières semblaient taillées tout exprès pour ces longs regards amoureux où la prunelle se perdait, tandis qu'un souffle fort écartait ses narines minces et relevait le coin charnu de ses lèvres, qu'ombrageait à la lumière un peu de duvet noir. On eût dit qu'un artiste habile en corruptions avait disposé sur sa nuque la torsade de ses cheveux. Ils s'enroulaient en une masse lourde, négligemment, et selon les hasards de l'adultère qui les dénouait tous les jours. Sa voix maintenant prenait des inflexions plus molles, sa taille aussi ; quelque chose de subtil qui vous pénétrait se dégageait même des draperies de sa robe et de la cambrure de son pied. Charles, comme aux premiers temps de leur mariage, la trouvait délicieuse et tout irrésistible.

    Quand il rentrait au milieu de la nuit, il n'osait pas la réveiller. La veilleuse de porcelaine arrondissait au plafond une clarté tremblante, et les rideaux fermés du petit berceau faisaient comme une hutte blanche, qui se bombait dans l'ombre, au bord du lit. Charles les regardait. Il croyait entendre l'haleine légère de son enfant. Elle allait grandir maintenant ; chaque saison, vite, amènerait un progrès. Il la voyait déjà revenant de l'école à la tombée du jour, toute rieuse, avec sa brassière tachée d'encre, et portant au bras son panier ; puis il faudrait la mettre en pension ; cela coûterait beaucoup ; comment faire ? Alors il réfléchissait. Il pensait à louer une petite ferme aux environs, et qu'il surveillerait lui-même, tous les matins, en allant voir ses malades. Il en économiserait le revenu ; il le placerait à la caisse d'épargne ; ensuite il achèterait des actions, quelque part, n'importe où ; d'ailleurs, la clientèle augmenterait ; il y comptait, car il voulait que Berthe fût bien élevée, qu'elle eût des talents, qu'elle apprît le piano. Ah ! qu'elle serait jolie, plus tard, à quinze ans, quand, ressemblant à sa mère, elle porterait comme elle, dans l'été, de grands chapeaux de paille ; on les prendrait de loin pour les deux sœurs. Il se la figurait travaillant le soir auprès d'eux, sous la lumière de la lampe ; elle lui broderait des pantoufles ; elle s'occuperait du ménage ; elle emplirait toute la maison de sa gentillesse et de sa gaieté. Enfin, ils songeraient à son établissement ; on lui trouverait quelque brave garçon ayant un état solide ; il la rendrait heureuse ; cela durerait toujours.

    Emma ne dormait pas ; elle faisait semblant d'être endormie ; et tandis qu'il s'assoupissait à ses côtés, elle se réveillait en d'autres rêves."

    Jean-Luc 


    votre commentaire
  • Sommes-nous obsédés par le sexe ?

    Ayant récemment assisté au one-woman show de Caroline Vigneaux, j'ai appris que toutes les femmes se masturbent et qu'elles éjaculent. Finalement les femmes sont des hommes comme les autres et comme eux profitent du seul plaisir toujours disponible. Le sexe est avant tout un plaisir et le plaisir est loin d'être un épiphénomène ; c'est un phénomène psychique capital qui permet de compenser la dureté de la vie et le sexe est le plaisir le plus naturel et le plus sain. Le sexe serait bon pour la santé : il a été prouvé que les endorphines relâchées durant le rapport sexuel stimulent les cellules du système immunitaire combattant les maladies. 

    Commençons par éliminer un préjugé : l’homme ne peut pas se comporter sexuellement comme un animal. Chez l’homme, contrairement à ce qu’a dit Freud, il n’y a pas d’instinct sexuel mais des tendances auxquelles il est libre de se livrer ou non. Chez l’animal, l’instinct sexuel s’accomplit dans le rut. En dehors, la sexualité est nulle sauf chez les espèces proches de l’homme comme le singe et quelques animaux chez lesquels on constate la masturbation, fort difficile à rattacher à un instinct.  Chez l’animal, l’instinct sexuel est lié à la conservation de l’espèce. L’animal ne cherche qu’exceptionnellement l’excitation sexuelle. L’homme au contraire, recherche l’acte sexuel pour lui-même, fort peu pour la pérennité de l’espèce. L’homme peut en raison d’un principe, d’une idée, d’un intérêt, se refuser à toute activité sexuelle et s’opposer d’autant plus facilement à un instinct sexuel qu’il n’existe pas en lui. L’homme n’est en réalité l’objet que d’une excitation et non le jouet d’un instinct. Comment fonctionne dès lors l’appareil sexuel de l’homme ? N’en déplaise aux psychanalystes, le système nerveux est secondaire par rapport au système hormonal que ce soit pour le comportement en général et la sexualité en particulier. Le système nerveux est dans la stricte impossibilité de fonctionner sans les hormones thyroïdiennes. Que ce soit pour les animaux ou pour les êtres humains, l’appareil sexuel repose sur un ensemble de glandes endocrines : la thyroïde, les glandes surrénales, la glande reproductrice et la glande génitale interstitielle. Les animaux et les êtres humains se distinguent par cette dernière qui donne à l’homme la faculté d’être globalement maître de sa sexualité. Cela étant, la thyroïde est la glande qui procure la plus grande excitation sexuelle. Les sujets atteints de satyriasis et de nymphomanie sont des hyperthyroïdiens en grande majorité. Lorsqu’un hyperthyroïdien se met en ménage avec un hypothyroïdien, leur union a peu de chance de durer. De manière plus générale, nous ne sommes pas prisonniers de notre sexualité. Il semblerait que les hommes désireux de laisser une postériorité intellectuelle accordent moins d’importance au sexe. Le temps consacré à cette activité laissera moins de temps pour des activités plus nobles. Peut-on même dire qu’il existe deux types d’hommes ; ceux (les plus nombreux) dont le but ultime dans la vie est le bonheur, en passant par le plaisir dont le plaisir sexuel et ceux beaucoup moins nombreux dont le but ultime est d’accomplir une œuvre. A l’évidence, les hommes politiques ne font pas partie de ces derniers.

    A partir d'un certain âge nous préférons les plaisirs de la chair à table aux plaisirs de la chair au lit. Ne dit-on pas que la nourriture est le sexe des vieux. Quand le sahel de l’entrecuisse commence, nous savons que plus rien ne sera comme avant. Il arrive un moment où le compagnon de lit ne sert plus que de radiateur. Si l’andropause est un mythe, la ménopause existe bel et bien et c’est bien à partir de cette étape de la vie que les sexualités masculines et féminines diffèrent sensiblement. Néanmoins sans entrer dans un débat de spécialistes, il semblerait que les traitements hormonaux sont à déconseiller en raison de leurs effets néfastes à moyen terme. Que ce soit la sexualité ou la vie de manière globale, c’est l’hygiène de vie qui est primordiale ; les femmes fumeuses sont ménopausées plus jeunes et ont des taux d’œstrogènes moins élevés d’un tiers. Ce qui est valable pour les femmes l’est aussi pour les hommes. Le pénis est l’antenne du cœur et avoir des difficultés à obtenir des érections signifie que les artères sont en mauvais état (risque d’AVC). Il arrive que l’on n’ait plus de partenaire sexuel ou que le sexe nous ennuie ; dès lors le plus important est d’éviter de tomber dans le piège de la dopamine en se gavant de pâtisseries par exemple, ce qui est avant tout une occupation féminine sinon Alzheimer et d’autres maladies nous guettent. La meilleure occupation c’est encore le sport. C'est pour cela que presque tous les matins, je pratique la marche et ensuite je saute sur mon trampoline à défaut de sauter sur autre chose. J'avoue en tout conscience que j'ai évité de parler de certains problèmes liés au sexe mais à force d'avaler du glyphosate, du glutamate, du nitrate etc. les hommes n'auront plus d'érection et les problèmes d’agressions sexuelles  seront réglés et comme ce sera la fin de l’espèce humaine, le problème du réchauffement climatique sera lui-même réglé.

    P.S Il y a au moins une bêtise scientifique dans mon texte. La nitrate d'origine végétale est bonne pour la santé. Avec la nitrate, le corps fabrique du monoxyde d'azote , aussi appelé oxyde nitrique ou NO. Plus on absorbe de nitrates, plus on retrouve de NO dans le sang. Or, celui-ci possède des propriétés étonnantes : dans les années 1980, il fut identifié comme un puissant agent favorisant la dilatation des vaisseaux. Et entre 2009 et 2011, ces effets bénéfiques du NO ont été observés sur l'homme. Ainsi, l'équipe du pharmacologue Jon Lundberg , à l'Institut Karolinska de Stockholm (Suède ), a constaté que trois heures après avoir bu du jus de betteraves contenant 500 mg de nitrates, des volontaires présentaient une tension plus basse que celle de témoins n'ayant absorbé que de l'eau. 


    votre commentaire
  • Avez-vous déjà mangé de la chair humaine ?

     

                                                                                                                               Vous non, probablement pas ou alors, vous m'inquiétez ... Mais vos ancêtres, oui, certainement. Moins vos parents ou grands-parents( encore que sait-on jamais à quoi ressemble le passé de nos proches! ) que les hommes préhistoriques  dont nous descendons tous.

                                                                                                                               1.Le cannibalisme c'est quoi exactement  ?

     

    C'est le fait de manger la chair d'un être de la même espèce. Dans le cas des humains on emploie aussi le terme d'anthropophagie.

     

    Évidemment, à notre époque nous abordons cette question en jugeant avec notre morale, notre éducation et nos préjugés. Nous persistons à voir dans le cannibalisme une pratique barbare chez des hommes arriérés, sans culture, proches de l'animalité Ex: Tintin au Congo

     

    Pourtant le cannibalisme est un fait de culture. Les animaux ne mangent pas leurs semblables selon des règles précises de découpe, de cuisson et de partage, signifiantes et symboliques. Seuls, les hommes donnent un sens dans l'art de manger leur prochain.

     

                                                                                                                           2. Différents types de cannibalisme

     

    Le cannibalisme a toujours été présent. On distingue trois types: 

      a) le cannibalisme criminel

     

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               C'est Charlemagne, dans son Capitulaire (document législatif) de 789 qui inclut le cannibalisme dans la loi et le condamne à la peine de mort. Actuellement certains pays comme le Burundi ou le Gabon continuent à l'appliquer pour ces faits. En Europe, beaucoup de pays, notamment la France, considèrent que c'est un acte moralement inimaginable et du coup rien n'est prévu dans la loi Ex: en 2007 Nicolas Cocaign mange son codétenu .

     b) le cannibalisme de famine qui survient quand il y a pénurie alimentaire. Ex: Le radeau de la Méduse en 1816, le siège de Leningrad ou l'accident d'avion dans les Andes en 1972.

     

     

    c)le cannibalisme rituel et sacré

     

     

    Dans ce cas, les hommes mettent en scène une théâtralisation pour transmettre dans la tribu leur culture c'est à dire une façon de penser et de faire. Ils ne mettent pas à mort pour manger, ils mangent celui qui est mort. Il y a différentes solutions pour gérer la mort: la sépulture hors sol, la crémation, l'enterrement et le cannibalisme. Quelque soit la solution choisie, l'homme prend ses distances avec l'animal car celui-ci n'enterre pas ses morts, n'organise pas de cérémonies pour l'honorer et n'imagine pas la possibilité d'une survie sous forme spirituelle Ex: Témoignages d'ethnologues

     

                                                                                                                    3. Conclusion

     

     

    Les peuplades anthropophages seraient certainement très étonnées de voir comment nous traitons actuellement nos morts:

     

    on ne meurt plus chez soi mais à l’hôpital, on ne ramène plus le corps à la maison, il reste à la morgue exposé dans une salle anonyme où se succèdent des cadavres inconnus. On enferme le mort dans une boite en bois abandonnée à la terre froide et humide en attendant que les vers et autres bestioles le grignotent et transforment la charogne en squelette. Les prétendus sauvages qui mangent leurs morts pour les honorer trouveraient certainement très barbares nos coutumes. Nous prétendons aimer nos défunts et nous leur destinons un peu le même sort qu'aux animaux.

     

    Et si la barbarie n'était pas là où l'on croit ?

    Marie-Françoise Schneider .

     


    votre commentaire
    • Selon le philosophe Michel Colucci, ce sont l’argent et le sexe qui mènent le monde. Par ailleurs, selon ce même philosophe, ce n’est pas du travail que veulent les gens mais de l’argent. « Dieu règne au ciel et l’argent sur la Terre » dit même un proverbe allemand.

      L’argent a-t-il donc autant d’importance ? Omniprésent dans la société moderne, l’argent apparaît comme le centre et le moteur de toutes les actions humaines. L’argent est un moyen par lequel on peut faire du bien (à soi-même et aux autres) et qui permet d’accéder au bien-être, parfois même au bonheur. Il est aussi une aliénation que ce soit pour le pauvre ou le riche. Le pauvre a peur de ne pouvoir satisfaire ses besoins élémentaires et le riche a peur de perdre son argent. L’argent aliène aussi l’homme en multipliant les besoins superflus que seul ou presque ce moyen peut satisfaire. 

      S’il est vrai que tout ne s’achète pas et que les biens essentiels demeurent le plus souvent hors d’atteinte de l’argent, il n’en reste pas moins que la puissance de ce dernier ne cesse de s’étendre sans cesse, outrepassant largement les bornes de la sphère économique. Si l’argent ne garantit rien, il peut mener à tout : bonheur, mariage, indépendance, statut etc.

      Les raisons de posséder de l’argent sont multiples. Vous n’allez pas mourir de faim ou dormir à la rue si vous avez de l’argent.  D’autre part, rares sont les hommes qui bornent leur désir d’argent à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux.  L’argent a cette double faculté de répondre tout à la fois, à la nécessité des besoins élémentaires  et au désir illimité des plaisirs superflus.  L’appétit de jouir se trouve à l’arrière-plan du désir d’argent.  Vous pouvez assouvir vos besoins sexuels avec de l’argent. Encore faut-il pouvoir jouir comme le rappelle Jacques Brel dans sa chanson « Les Vieux » : même riches ils sont pauvres. Que nous servira du bien, s’il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d’en jouir...

      L’argent est bien plus qu’une finalité individuelle, il est le ferment de la société. S’il est vrai qu’il n’y a pas de création de richesse sans travail, il n’y en a guère non plus sans capital. L’argent constitue souvent la motivation qui pousse la volonté humaine à s’inviter dans des projets, des entreprises individuelles, qui ont ainsi l’occasion de se réaliser. L’histoire a montré que le collectivisme n’arrive jamais à la même fécondité. Il n’en reste pas moins que le système capitaliste est gangrené par ses excès et l’inégalité des richesses est certainement l’une des principales causes de la crise actuelle et à venir. La taxation des riches peut être un des remèdes de la crise mais cela ne saurait être un but en soi.

      Chacun d’entre nous a un capital qui n’est pas seulement financier : santé, physique, sexuel, beauté, charme, intellectuel, culturel etc. Si le capital financier est relativement facile à déterminer, il n’en est pas de même des autres formes de richesse.

      La question de l’égalité ne se pose pour le moment qu’en termes financiers ; personne n’a jamais envisagé de taxer la beauté ou l’intelligence. En quoi serait-il juste de taxer quelqu’un qui ne dispose principalement que de la richesse financière ? On hérite largement de la beauté et de l’intelligence de ses parents et on en profite dès sa naissance et même si l’on profite du niveau de vie de ses parents, on n'hérite de leur patrimoine qu’à leur mort.

      Y aurait-il plus de mérite à être beau, intelligent, spirituel qu’à être riche ? «On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités » selon la célèbre formule de Pascal. Pourquoi serait-il moins bienséant ou distingué d’aimer quelqu’un pour son argent que pour sa beauté ou son intelligence ? L’argent n’est pas seulement facteur d’inégalité mais il peut aussi remédier à certaines injustices. Pour certains, leur beauté ou leur seul charme suffit à obtenir les faveurs affectives ou sexuelles de leurs congénères. L’argent permet de compenser ces injustices du sort, et dire qu’une certaine bien-pensance de gauche et de droite voudrait interdire la prostitution !  Que l’on propose à ces bien-pensants de pratiquer la charité sexuelle...

      Pour autant notre seul charme ne nous procurera pas de pain chez le boulanger et cela pourrait présumer de la supériorité de l’argent sur les autres formes de richesse. Seul l’argent assure la convertibilité absolue avec les autres formes de richesse, mais cela seulement dans les temps ordinaires. En cas d’hyperinflation à la Weimar, personne ne voudra de votre argent monnaie fiduciaire et il est alors préférable d’avoir d’autres richesses comme les vraies monnaies que sont l’or ou l’argent-métal et qui pourront dès lors servir de monnaie d’échange.

       

      Jean-Paul 


    votre commentaire