• L'enfer c'est les autres. Qui ne connaît pas cette célèbre citation extraite de la pièce de théatre "Hui clos" de Jean-Paul Sartre. Quiconque connait l'auteur et la philosophie de Sartre, sait bien qu'il ne faut pas prendre cette phrase au pied de la lettre. 

    Essayons toutefois de nous extraire de la pensée de Jean-Paul Sartre et de penser par nous-mêmes. Qu'est-ce que les autres ? 

    Les autres c'est avant tout une compagnie et un regard. Les autres sont ce qu'il y a de plus important. C'est par les autres que je grandis, que j'acquiers notamment le langage. Nous apprenons avant tout par mimétisme.

    Les autres sont ce qu'il y de plus nécessaire et c'est avant tout au début de notre existence et à la fin de celle-ci que nous avons le plus besoin des autres.

    Pour autant, la compagnie des autres peut en effet nous être insupportable. Si mes rapports avec autrui sont mauvais, je suis en enfer et il y a quantité de gens qui sont en enfer. Le premier problème, c'est que nous ne choisissons pas vraiment notre compagnie. Nous ne choisissons pas notre famille pas plus que nos collègues de travail. Vous pourriez me dire que nous choisissons notre conjoint et nos amis mais je n'en suis pas convaincu. Il est déjà préférable de nous débarrasser de ce qui nous ennuie et des obligations inutiles. Il vaut mieux laisser tomber les repas de famille et les rencontres avec des amis qui ne nous font pas du bien. Il est préférable d'aller vers de nouveaux  inconnus pour nous ouvrir à de nouvelles idées.  

    Nous ne vivons pas seulement en compagnie des autres mais avant tout sous le regard des autres. Comme il est impossible de se voir seul, nous n'existons que par le regard d'autrui. Seuls sur une île, nous n'avons aucune propriété: ni généreux ni égoïste, ni lâche ni courageux. Pourquoi mentons-nous tellement si c'est n'est que pour soigner notre image.

    Pour les autres nous ne sommes qu'un objet. Nous ne sommes qu'un chauffeur de bus inculte par exemple. Lors de ma dernière mission de travail, on m'a proposé de l'aide pour rédiger une lettre supposant qu'un technicien ne sait pas rédiger une lettre.  Je ne suis que l'objet d'un préjugé. Le sens de mon existence est donné par le regard de l'autre. Pour quelqu'un d'autre, je ne suis qu'un égoïste alors que je ne le suis pas forcément. Plus j'avance en âge, plus l'opinion d'autrui sur moi est figée. A 12 ans, je peux encore avoir l'ambition d'être un champion olympique ou un ténor du barreau ou que sais-je. A 20 ans, ce n'est plus vraiment le cas.

    Dans la dernière partie de notre vie, nous sommes supposés de n'être que des consommateurs de pâtisserie n'ayant plus de désirs sexuels. Il y a bien sûr des sociétés plus oppressantes que les autres. En France, une femme peut montrer son corps mais pas dans d'autres pays comme le Maroc. Dans ces pays, la femme est reléguée dans la  cuisine et ne doit pas s'affirmer.  Les autres nous jugent et par ce jugement attribuent un sens à notre existence. Pour les bouddhistes, l'amour c'est l'absence de jugement. Il n'en reste pas moins que c'est impossible. Il n'est pas possible de ne pas juger les autres et ne pas être jugé par les autres. Pour autant il est impossible de juger autrui puisque nous ne pouvons pas nous mettre à la place d'autrui. 


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  • La véritable richesse, est-ce le temps ?

     

    Vous allez tout de suite m’objecter que la principale richesse c’est la santé. Pour autant, la plupart des maladies pourraient être évitées et la plupart des maladies peuvent être soignées. Il existe bien sûr d’autres richesses comme la beauté, la culture et l’intelligence. Néanmoins quand on parle de richesse, on pense de suite à l’argent. Il est vrai que l’argent permet beaucoup de choses. Tout le monde connait l’adage populaire « Le temps c’est de l’argent ». En réalité, c’est totalement faux : le temps n’est pas de l’argent. C’est exactement l’inverse : l’argent, c’est la possibilité d’acheter du temps. Si j’ai de l’argent, je ne suis plus obligé à utiliser mon temps pour gagner de l’argent puisque j’en ai déjà. Chaque jour, nous avons un budget de 84600 que nous avons à dépenser ; non pas 84600€ mais 84600 secondes. Si je ne fais rien de ma journée, je ne pourrai pas rattraper cette journée. Ce temps est passé ; il ne reviendra pas comme ne reviendront pas mes 18 ans, ni mes 30 ans etc. L’argent n’est qu’une convention humaine. On croit tous au billet de vingt euros que nous avons dans notre poche alors qu’il n’a pas de valeur en soi depuis que nous avons quitté le système de l’étalon-or. Le jour où nous ne croirons plus à notre argent, nous aurons une crise monétaire et ensuite nous aurons droit à un nouveau système monétaire. Cela s’est toujours déroulé ainsi à travers l’histoire. Le temps lui n’est pas une convention mais il existe bien. Ce qui est une convention est uniquement la mesure du temps. Une minute pourrait très bien ne comporter que trente secondes. Le temps est une ressource hallucinante à laquelle on ne pense pas ou du moins à laquelle la majorité des gens ne pensent pas. Le pauvre est obsédé par l’argent alors que le riche se préoccupe avant tout du temps qui passe. Marx disait que l’entreprise achète une force de travail mais c’est faux : ce que l’entreprise achète c’est un temps de travail. Les avancées sociales se sont avant tout faites sur le temps de travail. L’argent est une ressource renouvelable alors que le temps est une ressource irremplaçable. Une personne au RSA a tous les mois son revenu renouvelé mais son temps n’est pas renouvelé. Nous connaissons tous l’issue de notre vie mais nous ne connaissons pas la date de cette issue à moins de se suicider.  Nous avons tous une date de péremption fixée pour certains par Dieu et pour la grande majorité par la fatalité. La recherche de l’immortalité est le grand sujet des GAFA ou du moins de leurs dirigeants. L’étape supérieure n’est plus l’accumulation d’argent mais l’accumulation de temps. Calico est une filiale de Google qui a fait une étude sur 800 millions de personnes, ce qui est fascinant. 10% des décès seraient dus à l’hérédité et donc 90% des décès seraient dus aux comportements. Vous avez tous entendu parler d’épigénétique et c’est pour cela d’ailleurs que je ne crains pas trop la maladie d’Alzheimer même si ma grand-mère et ma mère l’ont eu. Comme le chantait Léo Ferré, on se sent floué par toutes ces années perdues. En cette année de Covid où beaucoup d’événements sont reportés ou annulés, où l’on nous enjoints de pratiquer la distance sociale, nous avons le sentiment que l’on nous vole notre temps. Nous sommes toutefois les principaux responsables de l’allocation de notre temps. Nous avons tous le sentiment d’avoir mal utilisé notre temps, surtout celui que l’on appelle libre. Nous avons même eu un ministre du temps libre, comme si nous étions incapables d’occuper intelligemment notre temps. Il est vrai qu’il n’est pas facile de répondre à la question : comment dépenser son temps ? Que faire d’autre à part peindre et faire l’amour ? Il y a pour moi des tâches futiles ou désagréables et des tâches utiles ou agréables. Faire du repassage est largement une tâche futile alors que discuter avec vous peut être une occupation utile. Pour autant tout le monde n’a pas envie de devenir un vieux singe et c’est pour cela d’ailleurs mais ce n’est qu’une opinion que beaucoup de personnes pratiquent le suicide lent que ce soit de manière consciente ou inconsciente.


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  • Accords d'Abraham

    Les accords d'Abraham sont deux traités de paix entre Israel et les Emirats arabes unis d'une part et entre Israël et Bahrein d'autre part. Le premier, entre Israël et les Émirats arabes unis est annoncé le 13 août 2020 par le président des Etats-Unis Donald Trump. Ils sont signés le 15 septembre 2020 à la Maison Blanche à Washington, accompagnés d'une déclaration tripartite signée aussi par le président américain en tant que témoin

    Ces accords témoignent d'une évolution stratégique des Etats du Golfe accentuant, dans le contexte géopolitique global du Moyen Orient, la césure entre les États sunnites et l’Iran chiite et traduisant la faiblesse des Palestiniens pour obtenir que se concrétise la solution à deux Etats — un État israélien et un État palestinien comprenant une partie de la la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est — pourtant soutenue par la plus grande partie de la communauté internationale.

    Contexte chronologique.

    Le 13 août 2020, le président américain, Donald Trump, annonce qu'Israël et les Émirats arabes unis normaliseront pleinement leurs relations diplomatiques et commenceront une coopération dans un large éventail de domaines, notamment le tourisme, l'éducation, la santé, le commerce et la sécurité. Le ministre d'État des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Anwar Gargash confirme l'accord des Émirats arabes unis pour normaliser leurs relations avec Israël, affirmant que son pays voulait faire face aux menaces qui pèsent sur la solution à deux États, en particulier l'annexion des territoires palestiniens, et exhorter les Palestiniens et les Israéliens à revenir à la table des négociations. Il indique aussi qu'il ne pensait pas qu'il y aurait une ambassade à Jérusalem avant qu'il y ait un accord final entre les Palestiniens et les Israéliens. De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou déclare que l'annexion des territoires palestiniens est simplement en pause.

    Le 31 août, un « premier vol commercial El Al direct » entre Tel Aviv et Abou Dhabi permet à une délégation officielle américano-israélienne dirigée par Jared Kushner et dont fait partie le conseiller israélien à la sécurité nationale Meir Ben Shabbat, de rejoindre les Emirats arabes unis pour continuer les négociations. Leur objectif est de chercher des moyens de renforcer la coopération dans plusieurs domaines (aviation, tourisme, commerce, santé, énergie, sécurité). Jamal al-Musharakh, directeur du département de planification des politiques du ministère des Affaires étrangères émirati déclare que son gouvernement avait reçu « l’assurance » qu’Israël ne progresserait pas dans son plan d’annexion de larges zones de la Cisjordanie.

    Le 11 septembre, le président américain Donald Trump annonce l'instauration de relations diplomatiques entre Israël et Bahrein.

    Cérémonie de signature du traité entre les EAU et Israël.

    Le 15 septembre est organisée à Washington la cérémonie formelle de signature à laquelle se joint Bahreïn. Lors de cette cérémonie, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis remercie Netanyahou d’avoir « arrêté » les plans d’annexion de la Cisjordanie dans le cadre de l’accord alors que le Premier ministre israélien déclare par ailleurs que l’annexion est simplement « reportée » et qu’Israël n’y a « pas renoncé ».

    Les accords ont été rédigés par Jared Kushner, gendre de Donald Trump et organisateur de la cérémonie. Dans le contexte de la tenue de l’élection présidentielle américaine dans moins de deux mois, la Maison Blanche publie le 15 septembre une déclaration qui affirme que ces accords sont le résultat des efforts diplomatiques du président Trump la normalisation des relations d'Israël avec ses voisins va se poursuivre.

    Par ces accords, les Émirats arabes unis et Bahreïn sont les troisième et quatrième pays arabes, après l’Egypte en 1979 et la Jordanie en 1994 à normaliser leurs relations avec Israël et les premiers pays du golfe à le faire. D'un enjeu géopolitique important, cet accord acte notamment la suspension des plans d’annexion de territoires occupés en  Cisjordanie Judée-Samarie. L’accord fut possible grâce à d'intenses mais néanmoins discrètes tractations diplomatiques entre plusieurs États.

    Parallèlement à ces accords, les États-Unis se sont engagés à vendre des avions de chasse furtifs F 35 aux Émirats arabes unis, malgré l'opposition israélienne. Cela montre que ces accords sont aussi l'aboutissement d'une coalition anti-iranienne.

     


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  • Comment lutter contre la bêtise?

     

     

     

    "Pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du spectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité. C'est là que se trouve le changement perpétuel. Il faut chercher en permanence des programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l'information s'accélère et se banalise". Patrick Le Lay, ancien PDG deTF1, en 2004.

     

     

     

    Cette phrase a annoncé et illustre à la perfection ce que notre déprimant monde occidental est devenu, où désormais la bêtise, cad le retour à l'état de nature et donc quasiment de bête, devient peu à peu la norme. L'intelligence est de plus en plus marginalisée, sauf si elle accompagne par ses raisonnements les processus d'abêtissement en cours et de banalisation de l'ensauvagement qui en découle. Dans le cas contraire, ses déductions seront mises à l'Index, comme par l'Eglise catholique de jadis, et rangées dans les catégories infâmantes de populisme, de complotisme et de conspirationniste.

     

     

     

    Tout processus de civilisation est à l'origine et pendant son développement, une "inclination vers l'élévation" (Bernard Stiegler), un désir de sortie de l'état de nature, où règne la guerre de tous contre tous, pour tenter de parvenir à une existence plaisante et paisible, où l'on peut vivre en bonne intelligence avec autrui. Ce processus de civilisation doit pouvoir se consolider, dans le long terme, grâce à l'accent mis sur l'éducation, qui transmet non seulement un savoir, mais aussi des principes de vie, une éthique, afin de contrer un très naturel "penchant à la bassesse" (Bernard Stiegler), qui reste latent. Autrement dit, le savoir-faire, tout comme le savoir académique (au sens platonicien du terme) doivent se compléter d'un savoir-vivre, sans lequel la vie en société n'est pas possible (sauf pour cette catégorie bien particulière de personnes déjà décivilisées que sont les bisounours, des personnes pratiquant l'aveuglement volontaire pour échapper à toute notion de responsabilité). Autrement dit, à la "tekhné" chère aux Grecs anciens, doit être jointe une "epistémé", une réflexion sur les finalités de la "tekhné". Et dans le domaine des idées, le sophisme, simple bavardage correspondant à l'air du temps, se devait d'évoluer vers la philosophie, l'acceptation d'une pensée saine procurant la joie de vivre par la découverte et la pratique de formes de sagesse.

     

     

     

    Il est assez ahurissant de constater que dans un pays de vieille civilisation, situé au sein d'un continent entré dans l'Histoire et forgé par elle depuis bien longtemps, on en vienne à nouveau à s'interroger sur des processus d'ensauvagement, de décivilisation et d'abêtissement qui seraient en cours. Serait-ce que Schoppenhauer aurait eu raison contre Spinoza et Nietzsche? Toute action entreprise vise à combler un manque, qui lui-même résulte d'un désir inassouvi, le désir étant ce par quoi l'humain s'accomplit. Or, celui-ci ayant vu ses désirs peu ou prou comblés, aurait-il sombré ensuite dans un très schoppenhauerien ennui: l'absence de désir étant ce qui gère automatiquement de l'ennui. Alors que pour Spinoza et Nietzsche, le désir doit et peut se renouveler indéfiniment, son champ d'application étant incommensurablement vaste.

     

     

     

    Que s'est-il passé?

     

    Le désir est l'expression de ce qui est produit par chaque individu à partir de sa subjectivité. Un individu sans désir est un individu aliéné, qui revient à l'état de bête. Celle-ci ignore ce qu'est un désir, n'éprouvant que des pulsions. C'est, toujours selon B. Stiegler, ce qui serait arrivé à l'individu contemporain, passé d'un être désirant (ce qui est conforme à sa nature), à un être pulsionnel (ce qui résulte de l'aliénation subie). S'abêtir, c'est, suite à cette aliénation, aller vers la régression.

     

     

     

    Comment et par quoi ce processus de régression a-t-il été engendré et rendu possible? 

     

    La réponse a été donnée par P. Le Lay, il s'est agi d'obtenir "du temps de cerveau disponible". Exit culture, civilisation, éthique, "inclination vers l'élévation", l'humain est ravalé au rang de l'animal, non de l'animal sauvage, mais de l'animal en élevage de batterie, dont même les pulsions sont amoindries. Chaque humain, comme chaque animal, est une unité de production et de consommation, dont l'existence est mise en musique par des modèles mathématiques.

     

    Michel Foucault avait senti venir l'avènement de la "société disciplinaire", usant notamment de la tyrannie sanitaire pour parvenir à ses fins, bien qu'il n'ait pas connu l'évolution économique qui a permis sa mise en place. En effet, le capitalisme d'investissement, tel qu'il s'est développé en Europe au XIXe siècle a été supplanté par un capitalisme de prédation, reposant sur la financiarisation de l'économie, la disparition du politique et son corollaire, l'abêtissement de ce qui fut des citoyens. De l'exploitation de l'homme par l'homme, dont le politique tempérait les effets, on est passé à l'exploitation de l'homme par des algorithmes. Et on a ainsi dérivé vers un "capitalisme du désastre", selon l'essayiste Naomi Klein, dans son ouvrage : "la stratégie du choc".

     

     

     

    En quoi est-ce une régression et donc un abêtissement?

     

    Il ne s'agit plus de terroriser les gens, comme le faisaient les pouvoirs totalitaires du XXe siècle. Il s'agit de les manipuler de diverses manières, par exemple en rendant incompréhensible et vide de sens le discours émanant de la puissance publique.

     

    Une auteure, Sandra Lucbert, qui s'était notamment penchée sur le cas France Telecom et la "mode" des cas de suicide au sein de cette entreprise, écrit, dans "Personne ne sort les fusils": "les principes dominants sont ceux qui servent une certaine idée de la valorisation du capital. Ils sont mécanisés dans l’ensemble de la société, depuis des pôles d’émission du discours majoritaire, apparemment distincts, réputés indépendants, comme le personnel politique, les journalistes, les experts, mais qui, en réalité, répètent tous les mêmes évidences. Il y a des décisions qui sont prises par les personnels politiques depuis les années 80, qui ont des conséquences telluriques, pour des décennies, sur la vie de sociétés entières, mais qui sont prises dans une telle gangue de technicité, que personne n’en aperçoit la gravité au moment où elles ont lieu : quand je dis personne, je parle des gens concernés, c’est-à-dire, nous la population.

     

    Mon combat personnel, c’est d’essayer de clarifier ce qui se joue dans cette gangue de technicité."

     

     

     

    Gangue de technicité: le nouveau discours déstabilisant est là, les mots sont détournés de leur sens et ne signifient plus rien. Ils ne sont pas énoncés pour faire réfléchir, mais pour déstructurer, troubler, intimider, aliéner et conditionner. Ce qui est en marche, c'est une nouvelle prolétarisation de la société. Dès lors, le capitalisme de prédation, comme il ne peut fonctionner et s'étendre sans abrutissement et sans aliénation, dérive vers un totalitarisme nouvelle manière.

     

    Il vise à concentrer la richesse entre les mains d'une oligarchie de plus en plus réduite (les 12 milliardaires US les plus riches ont une fortune dépassant 1 000 milliards de $) et à prolétariser tout le reste. L'astuce a été de financer ce système dément par la création monétaire, laquelle création est captée pour une part significative par cette oligarchie, à charge pour tous les autres de rembourser la dette ainsi créée, dussent-ils y perdre leurs dents (mais avec le masque, on ne verra plus rien).

     

    On comprend mieux, pourquoi a été créée et à présent entretenue, l'hystérie sanitaire qui sévit en ce moment. A partir de n'importe quel évènement, il s'agit de créer de la peur. S'il y a de moins en moins de malades du covid, on créera une ambiance anxiogène par "le nombre exponentiellement croissant de cas positifs aux tests". Que les détectés soient asymptomatiques ne change rien à l'affaire, les testés sont déclarés potentiellement dangereux. La crise sanitaire et ses développements n'est à vrai dire qu'une resucée de la crise dite des "subprimes" de 2008 et, depuis 20 ans, de la flamboyante mais remarquablement inefficace "lutte contre le terrorisme, les Etats-voyous et les Etats menaçant les valeurs démocratiques". Ce qui justifie que la très efficace OTAN engloutisse pour 2020 un budget de 1 550 milliards d'€ (à comparer avec les 80 milliards de la Russie).

     

    Mort cérébrale ne signifie pas nécessairement mort du financement ! Qui paye? Evidemment pas le capital mondialisé qui s'est créé sur mesure un cadre de dérégulation. Ainsi, depuis le début du siècle, la part du PIB réservée au "coût" du travail a baissé de 10 points au profit du capital. Mais ce n'est qu'un début, il s'agira maintenant d'exproprier progressivement les salariés de leur travail au profit de systèmes entièrement automatisés. Comme par hasard, le covid est apparu au moment où a pu être réalisé un premier galop d'essai de blocage complet de l'économie. De fait, en complément des 2 manipulations mentales précédentes, le prétexte sanitaire a permis d'opérer, au niveau de la société, une application grandeur nature de l'expérience de Milgram. "Celui qui contrôle la peur des gens, contrôle leurs âmes", avait déjà constaté en son temps Machiavel. 

     

     

     

    Le combat à mener contre l'abêtissement est-il d'ores et déjà perdu?

     

    Evidemment non, bien que l'expérience menée actuellement a plongé beaucoup de monde dans un état de stupeur. La stupeur étant ce qui peut mener le plus rapidement à l'abêtissement et à l'abrutissement, selon les voeux de l'oligarchie. Mais l'on est perdant que dans les guerres que l'on ne livre pas. Car nous sommes en guerre, un certain président l'a dit, mais ce n'est pas la sienne qu'il faut mener mais celle des citoyens qui n'ont d'autre choix que de lutter avec détermination contre l'abêtissement en cours et contre le capitalisme de prédation qui en est la cause. Avant que ne s'installe pour de bon un fascisme en blouse blanche ou autre, il faut connaître les armes dont dispose l'adversaire afin de pouvoir l'abattre. Car celles-ci ne resteront pas au stade de la "gangue de technicité" derrière laquelle, pour l'instant, il se cache. Mais dès-à-présent, ne nous laissons pas intimider, il ne s'agit de rien de plus que d'un baratin de montreurs de marionnettes. Platon avait déjà perçu en son lointaine époque, que ceux-ci essaient de nous faire prendre les ombres qu'ils projettent pour la réalité. Dès lors, ce qui importe, c'est de constater les faits, afin de sortir des croyances qui nous sont inoculées comme un virus dans le seul but d'occulter ces faits: "Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances" (Proust).

     

     

     

    Quel est le but d'une propagande? Générer de la croyance, pour évacuer la réflexion faite à partir des faits. La croyance est le fourrier de l'abêtissement. Un psychologue, du nom de Patrick Fagan, a récemment publié (1) dans une revue anglaise un article au sujet de la croyance et la manière dont elle est inculquée. Il cite l'exemple des sociétés communistes: " Dans mon étude des sociétés communistes, je suis arrivé à la conclusion que le but de la propagande communiste n’était pas de persuader ou de convaincre, ni d’informer, mais d’humilier ; et donc, moins elle correspondait à la réalité, mieux c’était. Lorsque les gens sont contraints de se taire lorsqu’on leur raconte les mensonges les plus évidents, ou pire encore lorsqu’ils sont contraints de répéter eux-mêmes ces mensonges, ils perdent une fois pour toutes leur sens de la probité. Consentir à des mensonges évidents, c’est en quelque sorte devenir soi-même mauvais. La volonté de résister à quoi que ce soit est ainsi érodée, et même détruite. Une société de menteurs émasculés est facile à contrôler”. Et de tirer quelques conclusions sur le port abêtissant du masque, qui déshumanise et désocialise.

     

     

     

    Le constat fait par cet auteur au sujet du communisme vaut naturellement dans le contexte actuel. Le système néo-libéral dans lequel on cherche à nous entraîner est, pour l'instant encore, moins brutal que ne le fut le communisme, mais il vise lui aussi, à l'abrutissement des populations.

     

    Quelles sont ses armes?

     

    1 - le droit: on a déjà parlé ici de l'extraterritorialité du droit US, qui vise à démanteler le système juridique des Etats, donc la démocratie, ainsi que le droit international, et ce au profit des multinationales. Un nombre croissant de pays ont de plus en plus de mal à faire respecter leur souveraineté (éviction par la voie judiciaire de Lula au Brésil, Correa en Equateur, Morales en Bolivie, ou d’opposants gênants comme Fillon et Mélenchon en France), neutralisation de l'ONU, sanctions prises unilatéralement par les USA contre la procureure générale de la CPI, la gambienne Fatou Bensouda (curieusement, nos racialistes hexagonaux sont bien silencieux sur ce sujet...).

     

    2 - les medias, insidieux et sournois instruments de propagande où toute pensée déviante est dégradée en populisme et conspirationniste, en attendant de la psychiatriser, comme au bon vieux temps de l'URSS. Il ne s'agit plus d'informer, de confronter les opinions et les analyser, mais de reformater les cerveaux comme s'il s'agissait de machines afin que soit considérée comme allant de soi que les médias ont la légitimité requise pour être de véritables tribunaux médiatiques.

     

    De fait on met en exergue tout ce qui peut créer de simples réactions émotionnelles; ainsi, il y aurait, encore et toujours, une épidémie de covid potentiellement aussi dangereuse que la grippe espagnole de 1918, mais aussi une épidémie de racisme (il est vrai à géométrie variable, uniquement quand c'est celui qui plait au parti démocrate US), d'antisémitisme (ce qui fait toujours réagir au quart de tour), d'homophobie (ce qui donne un brevet de bonne conduite en progressisme) et d'islamophobie (il faut bien cacher la collusion des élites avec les pétromonarchies du MO). Comme l'a déclaré François Bégaudeau sur Radio Sud (février 2019) pour parler de son livre, "Histoire de ta bêtise": "C'est une des scènes préférées du champ médiatique, l’extorsion d’aveux ou l’extorsion de condamnation, c’est-à-dire, en gros, se présenter à la barre et il faut absolument condamner catégoriquement".  

     

    3 - la provocation. Un pays, la Russie, en aide un autre, la Syrie, qui est représentée à l'ONU, dans sa lutte, réelle et non factice, contre les terroristes islamistes. De surcroît, la Russie a signé avec les pays européens la fourniture de gaz par voie de pipe-line (north-stream 2), ce qui a entraîné des sanctions du suzerain US de l'Europe (silence complice de Bruxelles); a informé de sa découverte d'un vaccin contre le covid, on peut penser que c'est bidon, mais il se trouve que 20 pays auraient déjà commandé 20 milliards de doses, ce qui ferait fondre les bénéfices des labos US au cas où cas où ils mettraient au point eux aussi un vaccin; a réussi à imposer une guerre des prix dans le domaine gazier forçant à la fermeture pour cause de non-rentabilité d'innombrables entreprises d'extraction de gaz de schiste US, ce qui devrait réjouir les écologistes, mais curieusement, on ne les entend pas; les USA poussent à l'augmentation des dépenses de l'OTAN (ce qui permettrait de vendre des armes US) et surtout contraindrait la Russie à cesser de prétendument soutenir le biélorusse Loukatchenko, au pouvoir depuis 1996 mais dont il a fallu 1/4 de siècle à nos élites pour le mettre dans la peau d'un autocrate. Pour aggraver son cas, ce dernier n'a pris aucune mesure contre le covid, mais, peut-être grâce à l'intervention de l'Esprit Saint, il n'y a pas eu d'hécatombe en Biélorussie. Là-dessus, on apprend l'empoisonnement d'un opposant politique russe, déclaré "opposant n°1 à Poutine, alors qu'il est arrivé 4e à la dernière élection présidentielle (même si le décompte n'est pas fiable, il donne une indication). Le Kremlin a réagi comme il convenait, en envoyant l'empoisonné en Occident, laissant celui-ci se dépêtrer avec ses manigances.

     

    4- La société du simulacre. La manipulation mentale par le terrorisme dit "islamiste", commençait à s'émousser, il fallait trouver autre chose. D'autant que les guerres menées au MO au nom de cette lutte prétendument anti-terroriste, n'ont pas donné les résultats escomptés. Malgré cela, les représentants politiques de l'oligarchie peuvent se payer des bains de foule comme jadis les dirigeants communistes, mais qui sont entièrement mis en scène. La propagande a réussi a évincer toute véritable opposition politique; tout ce qu'elle a daigné tolérer sont des personnages à la faconde poujadiste, qu'elle nomme elle-même populiste, et dont elle sait que l'opinion se lassera (Salvini, Mélenchon, le Pen) ou qu'elle domptera à temps (Tsipras, Trump).

     

    En réalité, le capitalisme de prédation qui commence à comprendre que son projet de domination universelle risque de ne pas voir le jour, cherche à préparer les populations à un capitalisme de guerre. L'ensemble sino-russe fait peur à l'oligarchie, et celle-ci ne reculera devant rien pour conserver ses privilèges. L'orchestration de la terreur virale n'est qu'un premier stade, les consciences sauront-elles s'éveiller à temps? La démocratie d'apparence (en France depuis 2007) s'accommode d'un simple abêtissement des gens, la dictature qui pourrait suivre ne s'en contentera certainement pas. Le précédent des années 1930 (le nazisme financé par le système bancaire anglo-saxon selon les économiste chinois - ce qui n'est peut-être pas entièrement faux-), ne doit pas être oublié.

     

    5- L'affaissement de l'Education, analysée par Jean-Paul Brighelli, dans "La fabrique du crétin".

     

     

     

    Le Coronazirkus, comme on dit en Allemagne va peut-être faire sortir le plus grand nombre de l'abêtissement et leur permettre de prendre la mesure de "la supercherie sanitaire, de l'escroquerie médicale, de la mystification médiatique, de la tromperie étatique" (2) et en tirer les conséquences. Albert Camus s'interrogeait sur les raisons qui avaient conduit un grand nombre de penseurs de son époque à s'incliner devant le totalitarisme: "Tandis que les Grecs donnaient à la volonté les bornes de la raison, nous avons mis l'élan de la volonté au coeur de la raison qui en est devenue meurtrière. Les valeurs pour les Grecs étaient préexistantes à toute action dont elles marquaient précisément les limites. La philosophie moderne place ses valeurs à la fin de l'action. Elles ne sont pas, mais elles deviennent, et nous ne les connaîtrons dans leur entier qu'à l'achèvement de l'histoire. Avec elles, la limite disparaît...

     

    " Le constat est plus que jamais d'actualité.

     

     

     

    Jean Luc

     

     


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  • L’opinion doit-elle être fondée sur la connaissance ?

    Selon Wikipedia, l’opinion est un jugement que l'on porte sur un individu, un être vivant, un phénomène, un fait, un objet ou une chose. Nous avons des opinions sur tout : sur l’action du gouvernement, sur la coiffure de la voisine, sur les chances de telle équipe de remporter le championnat. Nous sommes même sommés de donner notre opinion. A peine avons-nous quitté un restaurant, qu’un message apparaît sur notre smartphone nous demandant de noter  le restaurant en question. A chaque achat sur internet ou révision de la voiture, nous sommes sollicités pour donner notre avis. Pour ce qui est de la connaissance, nous savons au moins depuis Idriis Aberkane qu’elle est le produit de l’attention et du temps : C=AT et ce dernier proclame que la connaissance sera la  principale richesse du futur. Nous acquérons des connaissances  mais nous les oublions aussi. Il y a par exemple les connaissances scolaires. La plupart d’entre nous se souviennent des règles de trigonométrie ou des accords des verbes pronominaux. Cette deuxième connaissance est plus utile dans la vie surtout pour les femmes. Il y a des connaissances tout à fait superficielles ou inutiles. Quand j’étais plus jeune, je connaissais tous les vainqueurs du Tour de France année par année. Nous avons entendu des tonnes de bêtises au cours de nos vies ; je pourrais citer comme exemple ce professeur de français de collège qui disait que le ciel est bleu parce qu’il est bleu. Il manquait tout simplement de connaissances scientifiques. Combien de fois n’ai-je pas entendu des bêtises sur les impôts. La plupart des gens ne savent pas faire la différence entre le taux marginal et le taux effectif. Il faut acquérir des connaissances tout au long de sa vie. Qu’ai-je appris récemment ? Par exemple : que le sel de mer ne contient pas d’iode alors que c’est un oligo-élément indispensable à la thyroïde qui préside au développement cérébral du fœtus. Il est important que les femmes enceintes aient de la connaissance. Il n’est pas possible de répondre à tout par la connaissance. Dieu est une question de foi et non de connaissance. Libre à chacun d’avoir son opinion, c’est-à-dire d’y croire ou non. Il n’en reste pas moins que la connaissance est maintenant disponible partout et tout le temps : il suffit de sortir notre smartphone et d’aller sur internet. Internet est à la connaissance, ce que la masturbation est au plaisir. Cela veut-il dire qu’il est maintenant inutile d’avoir des connaissances ? Que nenni. Pas d’intelligence sans savoir, pas de savoir sans connaissances. Souvent l’opinion se fiche de la connaissance et la mauvaise foi règne en maître comme en politique par exemple.  De même l’argument d’autorité est souvent utilisé : mon opinion est supérieure à la tienne puisque je suis plus diplômé que toi, puisque j’appartiens à telle académie prestigieuse. Pourtant le diplôme n’a jamais garanti ni l’intelligence ni même la culture et encore moins l’intégrité.  Mes enfants sont plus diplômés que moi mais pourtant je suis plus cultivé qu’eux, ceci pour deux raisons : je suis plus vieux et ai acquis des connaissances au fil du temps, j’ai plus de temps libre qu’eux et donc je suis plus disposé à acquérir des connaissances. Quand nous évoquons la connaissance, nous pensons souvent à la connaissance scientifique. Pour autant, depuis la crise sanitaire au moins, nous savons que la science ou si l’on veut l’opinion des scientifiques n’est pas fiable au moins pour une bonne raison : le conflit d’intérêt. De nombreux scientifiques sont liés à des entreprises et agissent dans l’intérêt de ces entreprises. De nombreux scandales ont été mis à jour comme par exemple cette étude américaine qui prétendait que le gras était responsable de l’obésité alors que les scientifiques savaient pertinemment que c’est le sucre qui est responsable du surpoids et de l’obésité . Il n’y a pas si longtemps que cela, des scientifiques prétendaient que le tabac n’est en rien dangereux pour la santé. Ce qui était valable hier l’est encore aujourd’hui : telle académie française prétend que le lait est bon pour la santé alors que c’est tout de même une quasi-certitude que le lait des vaches est nocif. Il n’y a pas que les scientifiques à être plus intéressés par l’argent que par la science ; il y a aussi les politiques plus intéressés par leur compte en banque que par l’intérêt général : par exemple tel député présente un amendement entièrement rédigé par un lobby. Il reste tout de même des personnes honnêtes défendant des opinions qu’elles croient justes.  Les plus anciens d’entre nous se souviennent d’Edgard Faure qui disait : ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. La plupart des gens préfèrent avoir tort avec la majorité plutôt que d’avoir raison avec la minorité. On prend souvent des risques à exprimer ses opinions ; certes nous ne sommes plus au Moyen-Âge où Giordano Bruno est mort sur le bûcher osant exprimer ses connaissances et non ses croyances mais tout au long de l’histoire, toute idée géniale a d’abord été ridiculisée puis combattue et enfin acceptée. Il n’y a pas d’exemple contraire en citant à nouveau Idriss Aberkane.  Beaucoup de personnes sont plus enclines au sarcasme qu’à œuvrer pour la diffusion de la connaissance.  Dans certains domaines, je suis tout à fait incompétent n’y ayant pas trouvé d’intérêt comme par exemple l’astronomie ou l’astrologie. Certains diront qu’un des domaines est sérieux et que l’autre ne l’est pas. Le temps disponible est limité et par esprit pratique, j’ai ces dernières années acquis des connaissances en médecine d’une part et d’autre part en économie et finances. Dans les deux cas, nous n’avons pas affaire à des sciences dures ou exactes et dans les deux cas, il y a de quoi être perplexe. La médecine est devenue une industrie au début du vingtième siècle aux ordres du lobby pharmaceutique. Il ne s’agit pas tellement de soigner et de guérir mais avant tout de faire du chiffre. Les médecins n’ont pas appris la santé mais la maladie et un patient guéri est un client perdu. Il existe tout de même plein de médecins désireux de partager leurs connaissances et ayant envie d’offrir la santé. Les médecins ne peuvent pas tout savoir et je doute qu’ils connaissent l’existence de la vitamine K2 ou des glycotoxines par exemple. Pour ce qui de l’économie et des finances, il est encore plus difficile d’avoir des certitudes. Il y a quelques années, je ne pensais pas que l’on aurait des taux d’intérêts négatifs mais voilà que l’on y est. Cela m’amène à des rares prédictions que je puisse faire. De manière mathématique on peut prouver que les assurances-vie ne vont plus rien rapporter ou même perdre de l’argent que les taux d’intérêts remontent ou continuent de baisser. 

     


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