• Pourquoi accorde t-on autant d'importance à l'argent ?

    • Selon le philosophe Michel Colucci, ce sont l’argent et le sexe qui mènent le monde. Par ailleurs, selon ce même philosophe, ce n’est pas du travail que veulent les gens mais de l’argent. « Dieu règne au ciel et l’argent sur la Terre » dit même un proverbe allemand.

      L’argent a-t-il donc autant d’importance ? Omniprésent dans la société moderne, l’argent apparaît comme le centre et le moteur de toutes les actions humaines. L’argent est un moyen par lequel on peut faire du bien (à soi-même et aux autres) et qui permet d’accéder au bien-être, parfois même au bonheur. Il est aussi une aliénation que ce soit pour le pauvre ou le riche. Le pauvre a peur de ne pouvoir satisfaire ses besoins élémentaires et le riche a peur de perdre son argent. L’argent aliène aussi l’homme en multipliant les besoins superflus que seul ou presque ce moyen peut satisfaire. 

      S’il est vrai que tout ne s’achète pas et que les biens essentiels demeurent le plus souvent hors d’atteinte de l’argent, il n’en reste pas moins que la puissance de ce dernier ne cesse de s’étendre sans cesse, outrepassant largement les bornes de la sphère économique. Si l’argent ne garantit rien, il peut mener à tout : bonheur, mariage, indépendance, statut etc.

      Les raisons de posséder de l’argent sont multiples. Vous n’allez pas mourir de faim ou dormir à la rue si vous avez de l’argent.  D’autre part, rares sont les hommes qui bornent leur désir d’argent à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux.  L’argent a cette double faculté de répondre tout à la fois, à la nécessité des besoins élémentaires  et au désir illimité des plaisirs superflus.  L’appétit de jouir se trouve à l’arrière-plan du désir d’argent.  Vous pouvez assouvir vos besoins sexuels avec de l’argent. Encore faut-il pouvoir jouir comme le rappelle Jacques Brel dans sa chanson « Les Vieux » : même riches ils sont pauvres. Que nous servira du bien, s’il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d’en jouir...

      L’argent est bien plus qu’une finalité individuelle, il est le ferment de la société. S’il est vrai qu’il n’y a pas de création de richesse sans travail, il n’y en a guère non plus sans capital. L’argent constitue souvent la motivation qui pousse la volonté humaine à s’inviter dans des projets, des entreprises individuelles, qui ont ainsi l’occasion de se réaliser. L’histoire a montré que le collectivisme n’arrive jamais à la même fécondité. Il n’en reste pas moins que le système capitaliste est gangrené par ses excès et l’inégalité des richesses est certainement l’une des principales causes de la crise actuelle et à venir. La taxation des riches peut être un des remèdes de la crise mais cela ne saurait être un but en soi.

      Chacun d’entre nous a un capital qui n’est pas seulement financier : santé, physique, sexuel, beauté, charme, intellectuel, culturel etc. Si le capital financier est relativement facile à déterminer, il n’en est pas de même des autres formes de richesse.

      La question de l’égalité ne se pose pour le moment qu’en termes financiers ; personne n’a jamais envisagé de taxer la beauté ou l’intelligence. En quoi serait-il juste de taxer quelqu’un qui ne dispose principalement que de la richesse financière ? On hérite largement de la beauté et de l’intelligence de ses parents et on en profite dès sa naissance et même si l’on profite du niveau de vie de ses parents, on n'hérite de leur patrimoine qu’à leur mort.

      Y aurait-il plus de mérite à être beau, intelligent, spirituel qu’à être riche ? «On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités » selon la célèbre formule de Pascal. Pourquoi serait-il moins bienséant ou distingué d’aimer quelqu’un pour son argent que pour sa beauté ou son intelligence ? L’argent n’est pas seulement facteur d’inégalité mais il peut aussi remédier à certaines injustices. Pour certains, leur beauté ou leur seul charme suffit à obtenir les faveurs affectives ou sexuelles de leurs congénères. L’argent permet de compenser ces injustices du sort, et dire qu’une certaine bien-pensance de gauche et de droite voudrait interdire la prostitution !  Que l’on propose à ces bien-pensants de pratiquer la charité sexuelle...

      Pour autant notre seul charme ne nous procurera pas de pain chez le boulanger et cela pourrait présumer de la supériorité de l’argent sur les autres formes de richesse. Seul l’argent assure la convertibilité absolue avec les autres formes de richesse, mais cela seulement dans les temps ordinaires. En cas d’hyperinflation à la Weimar, personne ne voudra de votre argent monnaie fiduciaire et il est alors préférable d’avoir d’autres richesses comme les vraies monnaies que sont l’or ou l’argent-métal et qui pourront dès lors servir de monnaie d’échange.

       

      Jean-Paul 


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