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  • Qu’est-ce que profiter de la vie ?

    S’il y a un impératif que vous entendez souvent et régulièrement, c’est celui-ci : profite de la vie, sans qu’il soit précisé ce que l’on entend par là.

    Chacun a sa propre philosophie de la vie. Pour certains c’est courir, danser et faire l’amour. Pour d’autres c’est plutôt papoter et manger de la pâtisserie.

    Bien sûr nous ne choisissons pas tout à fait notre vie et nous la subissons plutôt. C’est avant tout la génétique qui détermine notre vie. Aucun d’entre nous ne disposait des gênes capables de faire de lui un champion olympique du 100m ni même de faire de lui un président de la République. Si l’abbé Pierre avait eu le physique d’Alain Delon il serait resté Joseph Grouès et aurait eu une autre vie.

    Si certains comme Jacques Chirac peuvent « avaler » à la fois la nourriture et les femmes ; pour la       plupart d’entre nous, comme François Hollande par exemple, il faut choisir entre les plaisirs de la chair au lit et les plaisirs de la chère à table. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Succomber aux plaisirs de la chère à table aura des conséquences sur votre santé, votre apparence et votre libido et vous n’aurez le plus souvent droit qu’au deuxième choix. Si aucune crème glacée ne se refuse à nous, il en sera tout autrement lorsque notre désir se porte sur Jacqueline ou Pierre. C’est ainsi que par facilité, par résignation ou par goût que pour la plupart d’entre nous, notre appétence se dirige vers la crème glacée.

    Il existe au moins une troisième catégorie d’individus que l’on appeler les artistes et les intellectuels. Cette catégorie fort peu nombreuse à l’instar d’Emmanuel Macron est avant tout intéressée par les choses de l’esprit. Peu de personnes ont à la fois le goût et les capacités intellectuelles pour discuter sur le boson de Higgs par exemple. On pourrait bien sûr dire que ces personnes pratiquent la masturbation intellectuelle.

    Bien sûr, vous me direz que je suis un peu caricatural, que l’on peut aimer à la fois le sport et la poésie. Toujours est-il que d’une part notre temps est limité et d’autre part nous n’avons pas tous la même force de caractère. 

    Apprendre les danses de salon demande plus de caractère que de se tortiller le derrière sur du disco, apprendre plusieurs langues demande plus de détermination que d’être simplement monolingue. Il y a ceux qui sont capables de jeûner et ceux qui sont incapables de sauter un repas. Il y ceux qui font du vélo électrique et ceux qui avancent avec la seule force de leurs jambes.

    Il ne s’agit pas de refuser le vieillissement et la mort mais de vivre pleinement c'est à dire avec la pleine jouissance de ses capacités physiques et mentales. Les maladies sont principalement dues à l’ignorance et à la fainéantise et profiter de la vie c’est avant vivre sans être malade. Tout est fait pour que les gens restent dans l’ignorance et dans la fainéantise. Par exemple, au lieu d’apprendre aux femmes à rééduquer leur périnée, on leur vend des couches anti-fuite urinaire. A mon âge, une personne sur deux souffre d’une maladie chronique. Habitant la campagne en Alsace, il m’arrive de fréquenter les fêtes de villages et je ne peux que constater qu’il y est impossible de manger correctement. Au menu, tartes flambées et pizzas. Comment voulez-vous être en bonne santé si vous pratiquez principalement la malbouffe. Nous pouvons nous alimenter comme des Français c’est-à-dire en privilégiant le plaisir, comme des Japonais en ne mangeant que ce qui est bon pour la santé ou comme les Américains en avalant n’importe quoi. N’oublions pas la loi de Laborit qui stipule que nous faisons d’abord ce qui nous fait plaisir.

    Nous avons les articulations que nous méritons et l'arthrose n'est pas une fatalité mais la conséquence d'une vie trop statique sans oublier que la consommation de lait tout au long de la vie vous garantit elle aussi l’arthrose.

    La sédentarité pour la santé c'est comme l'inflation pour l'économie, cela vous tue peu à peu. Trop souvent la plupart des gens font des erreurs comme déménager d'un duplex pour vivre dans un plain pied alors que monter et descendre les escaliers est l’exercice le plus sain.

    Le point commun entre Alzheimer et la libido, c'est le viagra ou plutôt l'oxyde nitrique, le viagra n'étant qu'une application de l'oxyde nitrique. Produire de l'oxyde nitrique non seulement vous assurera une excellente libido et sera aussi une très bonne prévention contre Alzheimer. Peut-être y a-t-il un âge pour courir les filles et un âge pour les laisser courir mais cela ne doit pas nous conduire au fatalisme. La vie est certes un combat que l’on perd à la fin mais vivre demande des efforts et ne doit pas conduire à la résignation. Certes il n’est pas forcément judicieux de fréquenter les discothèques pour jeunes lorsqu’on a atteint un certain âge mais on ne doit pas nécessairement s’interdire des activités destinées a priori aux plus jeunes. Certes nous ne courons pas aussi vite à 60 ans qu’à 20 mais pour autant faut-il se résigner à ne plus courir à 60.

    Bien sûr vivre c’est déjà survivre et nul ne peut honnêtement  réfuter la pyramide des besoins de Maslow. Avant de songer à aller danser, il faut déjà assumer les besoins primaires.

    Il n’y a aucune école qui vous enseigne la meilleure façon de vivre. Vivre c’est déjà savoir vivre et savoir vivre c’est savoir se nourrir, savoir respirer, savoir marcher etc.  Je concède volontiers que ma philosophie est éloignée des philosophies du détachement comme le bouddhisme ou même de la contemplation. De la même manière, je réfute l’illusion. Evitons entre autres l’illusion de la croyance et des drogues. L’érection n’a pas besoin d’illusions. Je n’ai guère de sympathie ou d’appétence pour des philosophies comme celles prônées par Mathieu Ricard ou Christophe André et leur préfère de loin des philosophes de chair et d’os comme André Comte-Sponville pour citer des personnalités actuelles. N’oublions pas toutefois que le tantrisme fait partie des philosophies hindouistes et bouddhistes. Cela m’intéresserait de savoir si certains d’entre vous ont pratiqué le tantrisme. Terminons par une note un peu gaie en fredonnant la  chanson d’Alain Souchon : la vie ne vaut rien mais là quand je tiens dans mes mains, ébloui, les seins de ma petite amie, rien ne vaut la vie.

     

     


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  • Le numérique et le metavers vont-ils nous rendre idiots ? 

    La plupart des vieux, je veux dire par là les plus de soixante ans, ne savent pas ce qu’est le metavers. Il faut dire que certains refusent encore d’utiliser internet. Pourtant il y a de grandes chances que les metavers soient le véritable avenir du web et la future rupture technologique qui va entraîner des changements d’usages. Je ne pense pas que le metavers soit une bénédiction pour l’humanité, bien au contraire et je suis persuadé que le metavers va engendrer plein de problèmes psychologiques en particulier chez les jeunes et soigner les dégâts créés par les métavers sera sans doute un immense marché s’il reste du monde « débranché » pour pouvoir seulement le faire. Est-ce que la fusion à terme entre réalité et virtualité est dangereuse ? Est-ce que le transhumanisme et l’homme augmenté, amélioré c’est dangereux ? Est-ce que je souhaite un monde comme cela, où l’on vit comme une licorne dans un univers parallèle complètement faux pour y manger de la guimauve imaginaire ? Mais mon « non » personnel n’est ni le problème, ni le sujet. En tant que citoyen, peut-être déciderons-nous de créer un collectif anti-métavers, peut-être tenterons-nous de nous y opposer ou d’attirer l’attention de nos contemporains sur le sujet. A titre individuel je mènerai ce combat, mais je le mènerai sans aucune naïveté et je pense qu’il est déjà perdu, perdu d’avance. A chacune de ces questions, à titre personnel, je réponds non. Le metavers est une sorte de religion moderne, une illusion comme il en a existé moult à travers l’histoire. Au risque bien évidemment de me tromper dans mon analyse, nous n’échapperons pas aux métavers et à la réalité virtuelle parce que c’est ultra addictif. Déjà maintenant avec les technologies que nous avons et qui ne manqueront pas de s’améliorer grandement avec le temps et leur déploiement au sein des foyers. Ce sera un terrible outil de contrôle social. Mettez-leur un casque sur la tête et ils ne brûleront plus une seule voiture à l’extérieur car ils ne sortiront plus. Facebook et les réseaux sociaux sont essentiellement une entreprise mondiale de fichage volontaire où chacun expose et enregistre sa vie, ses photos et son carnet d’adresse. Vous êtes totalement radiographié, analysé. Les algorithmes de Facebook vous connaissent en réalité bien mieux que vous-même. La réalité virtuelle et les métavers sont comme l’a dit Zuckerberg, « l’aboutissement logique des réseaux sociaux », et sont essentiellement une entreprise mondiale de confinement et de contrôle volontaire des masses. Les gens pourront y fuir la réalité épouvantable et les difficultés de ce monde. 

    Les cas d'utilisation du métaverse sont illimités mais certaines idées ont plus de sens commercial que d'autres, notamment :

    Les jeux : Des jeux comme Fortnite et Minecraft, et des plateformes comme Roblox et Unity nous ont déjà donné un avant goût de Metaverse, mais ils seront de plus en plus adaptés au sens du lieu, plus sociaux, plus interactifs et conçus par une augmentation exponentielle de créateurs. 

    Le commerce : les NFT et les produits numériques peuvent être un excellent exemple. Les fabricants de chaussures, par exemple, peuvent lancer des produits dans le monde réel, puis ils les lanceront dans un jeu. Il y aura des utilisateurs qui concevront leurs propres marques dans ces mondes de jeu, puis ils seront réalisés dans la réalité.

    L’immobilier : grâce à la technologie de réalité virtuelle, les utilisateurs peuvent présélectionner les propriétés qu'ils souhaitent visiter, effectuer des visites virtuelles et examiner les informations augmentées sur une propriété. Les voyages : Le métaverse pourrait un jour permettre aux gens de visiter des sites touristiques en mode multi-joueurs avec des amis via la télé présence. 

    L’ingénierie et la conception créative : Omniverse de NVIDIA est un exemple où les ingénieurs, les architectes et les concepteurs peuvent collaborer et travailler ensemble pour concevoir un espace en immersion numérique totale. 

    Le fitness : les casques VR ont fait entrer le fitness dans le monde du métavers en le rendant plus interactif et plus social. 

    L’éducation : l’éducation par le biais d'outils virtuels peut être rendue plus amusante et interactive et améliorer l'engagement des élèves.

    J’ai commencé par vous parler du metavers et je vais maintenant vous parler du numérique et d’internet. Nous vivons dans un monde de plus en plus numérisé et internet n’est qu’une facette de ce nouveau monde. Internet existe pour le grand public depuis vingt cinq ans environ et a largement transformé nos vies. Nos vies sont-elles pour autant meilleures ?  Objectivement non mais elles sont bien différentes d’avant. 

    Bien évidemment, quand comme moi on vit en zone rurale, Amazon vous livre tout ce dont vous avez besoin (pour combien de temps encore). Vous pouvez regarder un film même sans aller au cinéma. Ceci étant dit, tout le reste est une catastrophe. On vous force à faire le travail des employés qui ont été virés dans les entreprises. Vous imprimez vos étiquettes de retour, vous imprimez vos factures, vous passez vos commandes vous mêmes, vous remplissez tous les « champs », y compris votre déclaration d’impôts en ligne, tout est en ligne, tout est sur Internet et vous n’avez pas le choix. C’est obligatoire. Vos enfants ou petits-enfants qui n’ont pas de téléphone portable tentent de négocier pour leur future rentrée au lycée l’année prochaine « tu comprends papa, tout se fait en ligne et il faut un Smartphone pour tout faire », c’est à la fois vrai et faux, mais essentiellement vrai. Les notes, le cahier de texte numérique, tout est sur « internet », à chaque enfant son compte « client », ses codes d’accès. Nous n’avons pas le choix. Dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulent chaque jour presque 3 heures d’écran en moyenne. Entre 8 et 12 ans, ils passent à près de 4 h 45. Entre 13 et 18 ans, ils effleurent les 6 h 45. Cette « révolution numérique » est-elle une chance pour la jeune génération ou une sombre mécanique ? Nés avec une souris dans une main, un smartphone dans l’autre […] ils sont multitâches, bricoleurs et zappeurs de génie. : pour nos enfants, l’avènement du numérique est une bénédiction quasi divine. Malheureusement, cet enthousiasme général dissone lourdement avec la réalité des études scientifiques disponibles. Ainsi, concernant les écrans à usage récréatif, la recherche met en lumière une longue liste d’influences délétères, tant chez l’enfant que chez l’adolescent. Tous les piliers du développement sont affectés, depuis le somatique, à savoir le corps (avec des effets, par exemple, sur l’obésité ou sur la santé cardio-vasculaire), jusqu’à l’émotionnel (par exemple, l’agressivité ou la dépression) en passant par le cognitif, autrement dit l’intellectuel (par exemple, le langage ou la concentration) ; autant d’atteintes qui, assurément, ne laissent pas indemne la réussite scolaire. Concernant cette dernière d’ailleurs, il apparaît que les pratiques numériques opérées dans la classe, à des fins d’instruction, ne sont pas elles non plus particulièrement bienfaisantes.

    Le numérique a aussi largement modifié le comportement social des adultes. Lorsque j’étais adolescent en été dans mon village, les gens s’asseyaient devant le pas de la porte et lorsqu’on se promenait on rencontrait du monde. Aujourd’hui tout le monde se retrouve à la maison accaparé par internet, la télé, le smartphone et même lorsqu’ils se trouvent à l’extérieur en groupe beaucoup tripotent leur smartphone qui est souvent leur meilleur ami beaucoup plus maniable qu’un chat ou un chien.  Il est par ailleurs difficile de dire à ses enfants d’être moins souvent dans le monde virtuel lorsqu’on a soi-même constamment le nez sur un écran récréatif. Ce dont a besoin notre descendance pour bien grandir, ce n’est ni d’Apple, ni de PIWI, ni de Teletubbies ; c’est d’humain. Elle a besoin de mots, de sourires, de câlins. Elle a besoin d’expérimenter, de mobiliser son corps, de courir, de sauter, de toucher, de manipuler des formes riches. Elle a besoin de dormir, de rêver, de s’ennuyer, de jouer à « faire semblant ». Elle a besoin de regarder le monde qui l’entoure, d’interagir avec d’autres enfants. Elle a besoin d’apprendre à lire, à écrire, à compter, à penser.

    Jean-Paul

     

     


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    On a coutume de définir le pessimisme et l’optimisme par une formule « L’optimiste voit le verre à moitié plein alors que le pessimiste voit le verre à moitié vide ». La formule ne dit pas si le liquide est agréable à boire encore moins si c’est un poison.  Le pessimisme et l’optimisme sont aussi représentés par deux personnages : la fourmi et la cigale dans une fable de La Fontaine. Une des figures symboliques du pessimisme est l’épargnant. Nos gouvernements qu’ils soient de gauche ou de droite n’ont jamais été des pessimistes croyant que l’on pouvait vivre éternellement à crédit. Ce qui contredit l’adage qui  voudrait que la caractéristique de la droite soit le pessimisme. Il est rare qu’un homme politique pessimiste comme Winston Churchill soit élu. Avant d’être une idée philosophique et politique, le pessimisme était d’abord une idée religieuse et en Occident une idée chrétienne.  

      

    On a souvent tort de discréditer les pessimistes tout d’abord parce que souvent, ils nous préviennent des risques. Tous ceux qui dans les années précédentes, ont annoncé l’imminence de catastrophes écologiques, économiques et financières n’ont pas été démentis par les faits. Etre pessimiste ne veut donc pas dire être résigné, au contraire : cela implique d'être capable de faire l'analyse des menaces, de les comprendre, de les prendre au sérieux et d'agir.  

    L’Etat lui-même fixe des bornes aux optimistes en leur imposant entre autres la Sécurité Sociale, l’assurance-auto, le port de la ceinture de sécurité car bien sûr les optimistes ne tombent jamais malades et n’ont jamais d’accident. L’insouciance est souvent le propre de la jeunesse. Combien de fois n’avons-nous pas dit à nos enfants « Je t’avais prévenu et tu n’as pas voulu m’écouter ». Bien sûr il ne s’agit pas de tomber dans l’excès inverse et d’éviter tout risque. Ce qui est valable dans la vie de tous les jours, l’est encore plus dans les périodes difficiles ou sombres de l’Histoire. Dans ces périodes, les pessimistes ont souvent eu raison et ceux qui les ont écoutés se sont épargné bien des désagréments. Ben Gourion, par exemple, avait raison de dire qu'à sa connaissance seuls quelques pessimistes étaient sortis vivants des camps de concentration. Le mieux encore aurait été d’éviter les camps de concentration. Les juifs allemands pessimistes se sont retrouvés en Californie et les juifs allemands optimistes se sont retrouvés en camp de concentration. Nous refaisons d’ailleurs toujours les mêmes erreurs des optimistes. Nous Européens étions persuadés au début de l’année que jamais les Russes n’envahiraient l’Ukraine. Cela est bien arrivé pourtant et maintenant l’Occident est bien impuissant face à la Russie. La Russie n’est certes pas invulnérable mais les sanctions infligées à la Russie causent plus de tort à L’Europe qu’à la Russie. La Russie n’a pas de dettes et elle a accumulé des stocks d’or considérables et dispose de grosses réserves de change. La Russie est un pourvoyeur essentiel de céréales comme le blé. Par ailleurs la Russie fournit 40% du gaz de l’Europe. La Russie peut vivre en autarcie pendant deux ans et l’Europe pendant deux mois. L’Allemagne s’est totalement fourvoyée dans sa politique énergétique, aveuglée par la croyance que s’octroyer son gaz en Russie était sans danger. Le pessimisme ou du moins la clairvoyance aurait pu l’empêcher d’emprunter cette voie. On peut toujours railler les pessimistes comme cela a été le cas il y a quelques années et pourtant la crise financière est bien arrivée en 2008. Les Etats ont sauvé les banques en 2008. Qui sauvera les Etats dans les prochaines années ? Ne comptez pas sur les Martiens lors de l’éclatement de la prochaine bulle.  Comme nous avons été prévenus en 2005 et 2006 sur la crise financière, nous sommes maintenant prévenus de la crise énergétique qui s’annonce : après bien d’autres rapports sur l’imminence du « Peak Oil » , c’est au tour de l’armée allemande de sortir un rapport alarmant. De manière générale, il est toujours possible d’être informé sur « l’état du Monde » en cours, encore faut-il avoir le courage de chercher l’information.  

      

    La vie est un long fleuve plus ou moins tranquille qui se jette dans la mort. Les plaisirs de la chair à table succèdent aux plaisirs de la chair au lit. Sans doute y a-t-il un temps pour courir les filles et un temps pour les laisser courir. Ceci ne doit pas conduire à l’amertume mais à la lucidité. En son temps, Schopenhauer pensait qu’un individu est authentique s’il a parfaitement conscience de ses souffrances ; au contraire, l’homme du quotidien est celui qui tente, par tous les moyens mis à sa disposition, de se divertir pour oublier le mal au risque passer au-dessous de l’essentiel. Chaque individu, au moins une fois dans sa vie, subit la souffrance et l’injustice ou l’inflige. Le pessimiste, par sa connaissance juste du monde et donc sa lucidité, regarde en face et affronte la souffrance du monde, ce qui lui permet de vivre réellement. Le pessimiste par sa lucidité accède à la sérénité et par de là au bonheur passager. Schopenhauer n’a pas connu la mondialisation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. Il n’a pas vécu les différentes bulles financières et économiques et leurs éclatements. Il n’a pas vécu non plus ces différentes fuites en avant telles que la fuite en avant dans l’endettement. Il n’a surtout pas connu le développement exponentiel de l’espèce humaine. L’espèce humaine étant la seule espèce animale n’ayant pas de prédateur, elle s’est lancée dans une reproduction effrénée qui peut être qualifiée de suicidaire. Ce phénomène a plusieurs conséquences. La première est la survie de l’espèce humaine. Le capital naturel s’épuise, et avec lui, les ressources et les équilibres qui garantissent la vie. La deuxième conséquence est la concurrence entre humains. Plus les humains se reproduisent, plus il y a de bras pour accomplir les tâches désagréables et simples, à des coûts faibles. Cette deuxième conséquence est accentuée par une mondialisation elle-même effrénée. Que faire ? Refuser la mondialisation avec les risques que cela engendre ou s’armer pour la guerre économique ? Du fait de cette compétition intense, rien n’est acquis ; sans cesse il faut se remettre en question. D’après une étude américaine, les pessimistes vivent plus longtemps que les optimistes. Les pessimistes ne fument pas, ne mangent pas de malbouffe, ne sont pas portés sur la boisson, étant conscients de la conséquence de leurs comportements. Il arrive aussi que la population en général  soit pessimiste comme lors de la crise sanitaire réclamant des vaccins et des confinements. Chacun appréciera si dans ce cas la population a été bien inspirée. 

    Jamais les Français et les Allemands n’ont été aussi pessimistes n’ayant même plus confiance en leur monnaie commune : les premiers se débarrassant de leurs euros contre de  la pierre, les seconds contre de l’or. L’avenir dira qui aura été le plus clairvoyant. La clairvoyance ne serait-elle pas une forme supérieure du pessimisme ? L’or est le placement du pessimiste tandis que les actions des entreprises sont le placement de l’optimiste. Nul besoin d’être un pessimiste pour sortir du marché obligataire, il suffit d’avoir un peu de jugeotte.  

    Que nous réservent les prochains mois et les prochaines années ? Il y a fort à parier que nous sommes entrés dans une période de stagflation. Nul doute que les prix des matières premières vont encore grimper les prochains mois et les prochaines années. Il est toujours difficile de prévoir l’avenir. Que nous réservent par exemple pour les prochaines années, l’intelligence artificielle et le metavers ?  Notre soi-disante croissance est uniquement basée sur la dette. Au cours du mandat de notre président sortant, notre dette a augmenté de 700 milliards. Il faut maintenant rembourser cette dette d’une manière ou d’une autre et cela durera de nombreuses années. Les pessimistes ont de bonnes raisons d’êtres optimistes sur leur pessimisme.  

     


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  • POUTINE COUPABLE – L’OCCIDENT RESPONSABLE  

     

    -        Nul ne peut contester que l’Ukraine et la Russie sont indissolublement liés par l’Histoire. 

    -        Dans sa longue histoire, l’Ukraine ne fut indépendante que très peu de temps. Du 9ième au 20ième siècle elle est successivement occupée par la République des Deux Nations (Pologne/Lithuanie) – par la Monarchie d’Autriche/Hongrie puis de nouveau par la Pologne. Après le traité de Brest Litovsk 1917 (création de l’URSS) elle connait sa première indépendance jusqu’en 1921. Deuxième indépendance de 1940 à 43 après l’attaque allemande (Les troupes allemandes étant accueillies comme des libérateurs dans la partie occidentale de l’Ukraine) et enfin sa 3ième indépendance depuis 1991 et la disparition de l’URSS (et du pacte de Varsovie, le pendant de l’Otan) 

    -        1991 fut ressenti par tous les patriotes soviétiques comme la plus grande catastrophe du siècle. 

    -        L’occident se son côté, se réjouissait de cette situation (fin de l’Histoire selon Fukuyama) Cependant les vainqueurs enivrés de leur succès (plus du à l’effondrement de leur adversaire qu’à leur propres efforts) se montrèrent incapables de dominer leur sentiment de victoire et humilièrent Moscou, leurs anciens ennemis, tragique erreur (la vengeance est un plat qui se consomme froid). 

    -        La terreur des alliés (OTAN) était le devenir des 6000 milles d’ogives nucléaires disséminées sur toute l’étendue de l’ex-URSS. 

    -        Gorbatchev/Schevernaze ont pris l’engagement que Moscou prendrait le contrôle de cet arsenal nucléaire et ont tenu leurs promesses. 

       Il fut donc convenu avec Gorbatchev, que s’il acceptait de rapatrier ses têtes nucléaires et démantelerait sur place les missiles stationnés à l’extérieur, les Alliés n’étendraient pas ensuite l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie ou de son « Etranger proche », autrement dit de son « glacis vital ». Ce glacis vital comprend : les pays baltes, la Biélorussie, l’Ukraine et la Transcaucasie dont entre autres la Géorgie. Il fut de plus convenu que les Occidentaux 

    gratifieraient la Russie d’une sorte de Plan Marshall pour l’aider à se reconstruire. 

    Or, profitant de l’état de faiblesse extrême de la Russie, les Alliés ne tinrent pas parole et, non contents de leur victoire, ils allèrent jusqu’à humilier gravement leur ancien adversaire et en quelques années tous ces pays sauf l’Ukraine et la Géorgie rejoignirent l’alliance. 

       En avril 2008 se tient le sommet de l’OTAN a Bucarest (Roumanie) avec déclaration que l’Ukraine et la Géorgie feront partie de l’OTAN. A l’époque les Russes ont clairement indiqué qu’ils considère cette décision comme une menace existentielle. 

       En 2014 les Russes récupérèrent la Crimée, dont le port de Sébastopol, siège de leur Flotte de la Mer Noire, leur était vital. Cette province n’avait été cédée par Khrouchtchev à l’Ukraine qu’en 1955 dans le cadre d’une URSS triomphante et sure d’elle-même. La Crimée n’avait jamais été ukrainienne puisqu’avant d’être devenue russe par la conquête de Catherine II, elle était ottomane depuis des siècles. Un referendum organisé par Moscou obtint une majorité écrasante pour son rattachement à la Russie, 85% de la population y étant russophone. La consultation avait été contrôlée sur place par des observateurs étrangers. Jurisprudence Kosovo toujours mais sans effusion de sang cette fois. 

       Simultanément des partisans séparatistes des deux provinces du Donbass (le Donetz et Louganst) en Ukraine déclenchaient une insurrection dans cette partie du pays très majoritairement peuplée de russophones. Moscou leur apporta un soutien direct, au nom des principes du Kosovo et envoyèrent même des « volontaires civils » appuyer les insurgés. 

       Des accords de cessez-le-feu furent signés à Minsk en 2014 puis 2020 qui disposaient que les deux soi-disant républiques du Donbass disposeraient d’une autonomie importante par rapport à Kiev, qui y autoriserait entre autres le russe comme langue officielle. Kiev refusa de ratifier ces accords mort-nés (Président Porochenko) et le front se gela autour d’accrochages sporadiques et de tirs d’artillerie de harcèlement qui occasionnèrent des milliers de tués (On parle de 14000 morts, chiffre invérifiable). 

       Au petit matin du 24 février 2022, le président russe passa outre les avertissements et les menaces de sanctions. Il savait qu’aucun soldat occidental ne viendrait verser son sang pour défendre Marioupol ou même Kiev et ne s’était pas laissé impressionner par les légitimes tentatives d’apaisement prodiguées par le président Macron qu’il humilia au travers d’un protocole digne de la Chine impériale du XVIIe siècle. 

    Ses objectifs semblent les suivants : 

    -        Détruire l’appareil militaire ukrainien en vue de « finlandiser » ultérieurement ce pays puisque l’OTAN et les Chancelleries occidentales refusent depuis des années de s’engager à ce que l’Ukraine ne rejoigne pas l’alliance. 

    -        Confirmer le rattachement de la Crimée à la Russie. 

    -        Soutenir les républiques séparatistes du Donbass, dont il a reconnu l’indépendance et qui l’ont « appelé à l’aide ». 

     Une UKRAINE intégrée à l’OTAN  = véritable danger d'escalade nucléaire par application de l’article 5 de la Charte en cas de conflit entre l’Ukraine et la Russie (pour récupérer la Crimée par la force des armes). 

     La situation sur le terrain vous la suivez tous les jours sur les écrans ou à la radio avec comme toujours en temps de conflit, la guerre des communiqués. 

     

     


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